AU PETIT BONHEUR DE MES SOUVENIRS
SPECIAL CAGADOU
Je me souviens du WC campagnard derrière la maison, avec une planche sur deux briques et de vieux papiers journaux pour s’essuyer Appelé encore le "cagadou" venant de "caguer" en occitan qui veut dire "chier", chez nous, il n'avait même pas la délimitation en planches qui en fait une cabane protègeant pudeurs et intempéries. Par contre, il m'ait resté le plaisir de "se soulager" en plein nature, généralement dès le premier jour des vacances, libérant miracileusement tensions et stress. Quel plaisir de faire ses besoins qui sont d'ailleurs dits "naturels" tout en savourant le paysage environnant ainsi que le chants des oiseaux et la course des nuage dans le ciel. |
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SPECIAL VILLE NOUVELLE
Je me souviens revisité du N°91: Je me souviens avoir fait partie des premiers habitants de cette Ville Nouvelle qui poussait aussi vite qu'un champignon, mais de façon inégale ... En effet, la ville s'est dotée en premier lieu d’un magnifique hippodrome et d'une pompeuse préfecture, alors que dans les quartiers nous vivions les pieds dans la boue à cause d’interminables chantiers. Nous étions une poignet à revendiquer les mètres carrés sociaux pour s’entraider entre locataires et tenter d’y apporter un début d’ animation dans cette gigantesque "cité-dortoir", sous l'adage bien connu de : métro - boulot - dodo ! Si nos différentes démarches n'ont pas eu beaucoup d'impact et de résultats concrets (*), y compris de mobiliser les énergies des autres habitants du quartier, cela à pourtant permis d'être solidaires entre nous par l'entre aide que l'on s'apportait les uns aux autres. Très vite, au-delà de l'association des habitants du quartier que nous avions créé, une amitié sincère et durable a cimenter nos relations. C'est à ce point que je garde toujours des contacts avec certains d'entre eux, depuis 35 ans, à l'heure d'aujourd'hui ! (*) J'ai le souvenir d'une entrevue dans le bureau du maire de l'époque, jouant au vieux monarque débonnaire qui ne paraissait pas connaître et/ou avoir le temps de s'occuper des difficultés au quotidien de ses administrés. Sa préoccupation était ailleurs, centrée sur l'élaboration de "sa" loi sur les villes nouvelles et à organiser la prochaine inauguration de l'hippodrome en tutoyant le premier ministre au téléphone devant nous qui attendions patiemment qu'il en termine. |
EVRY Ville Nouvelle, aujourd'hui
Nombre de communes : 4 (Bondoufle,Courcouronnes, Evry, Lisses) Departement : Essonne (91) Superficie totale : 3 045 ha (longueur et largeur moyennes 8 et 4 km) Superficie d'espaces verts : 604 ha Distance de Paris : 28 km au sud Distance de l'aéroport le plus proche : 12 km d'Orly Liaisons ferroviaires : SNCF, Paris-Gare de Lyon : RER D et C Liaisons routières : 5 autoroutes : A5, A6, A10, A80 et A87, Francilienne |
Jean Pierre le paysagiste écolo, Louis le prêtre gauchiste, Bernadette la prof aux œillets rouges, Lionel l'employé de banque pince sans rire et quelques autres, dont ma jeune épouse et moi, pour un cocktail détonnant, riche en idées et passages à l'acte afin de lutter contre l'envahissement de la poussière et/ou la boue des chantiers et la morosité du quartier au doux nom de "Champtier du Coq". L'origine de cette appellation champêtre provient juste avant que ces immeubles soient sortis de terre, de la présence des champs où le rouge du coquelicot dominait. Dans le même ordre idée, un ruisseau porte le poétique nom de "L'écoute s'il pleut". Or, déjà à l'époque, c'est surtout le bruit assourdissant des avions de ligne de l'aéroport d'Orly que nous entendions ! Face à cette situation insolite où les nouveaux habitants s'installaient tous en même temps, nous avons créé une association de locataires afin de faire connaissance et de s'entre aider, par exemple en créant une bourse d'échanges d'outils (outillages de base, perceuses, ponceuses, etc.) En même temps, nous favorisions toutes initiatives qui généraient des contacts entre différentes cultures des régions de France, comme des ethnies des migrants des pays du sud de l'Europe, du Maghreb comme de l'Afrique Noire : repas, fêtes du quartier, loisirs, ... C'était sans doute une des rares fois que nous nous sentions sur le même pied d'égalité car nous étions tous des "déracinés" qui partagions les même difficultés d'installation dans une ville en train de naître. Il nous a fallu bien des énergies et une foi chevillée au corps pour ne pas sombrer dans le découragement face à une municipalité qui semblait plus préoccupée par son "image" que par ses habitants ! Egalement, tel des Don Quichotte modernes nous avions peu de prise avec les habitants, tellement ils étaient déjà dans la spirale du "métro-boulot-dodo" (au début il n'y avait que très peu de création d'emploi sur Evry). Malgré tout, en récupérant des locaux sur les mètres carrés sociaux nous avons su faire naître notre "agora de quartier" où les gens pouvaient se rencontrer. Quant à nous, cette action a forgé une solidarité indéfectible et une franche amitié qui dure encore de nos jours ! |
Je me souviens que nous apprenions à dessiner à l'école en imitant ce que nous trouvions dans la nature : une branche d'amandier en fleur, par exemple
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La nature à profusion, à porter de main, déroulait ses charmes tout autour de moi, qui me déplaçait à la vitesse d'un vélocipède. Certaines branches se ployaient en ma direction pour encourager les exploits de ce champion d'un Tour de France imaginaire. Il y avait jusqu'aux exhalaisons d'un printemps naissant qui se disputaient l'honneur de chatouiller mes narines, sous la forme d'un bouquet offert au vainqueur de l'étape : l'arrivée à l'école, brandissant ma branche d'amandiers à un public conquis d'avance. |
SPECIAL ANIMAUX
Je me souviens d’avoir pleuré en apprenant la mort de la chienne "Laïka" envoyée dans l’espace par les russes. |
HUMEUR
Hier j'étais d'une humeur de chien, Aujourd'hui il fait un temps de chien, et demain ?
Quelle réputation faisons-nous à cette pauvre bête ! En effet, il ne viendrait pas à l'idée de dire , hier j'étais d'une humeur de chat et aujourd'hui il fait un temps de chat !
De même que dans le langage nous trouvons la langue de vipère, les hommes sont des cochons, une face de rat, etc.
De tout temps l'homme c'est comparé à son environnement et particulièrement aux animaux. Un peu facile, à mon avis, il n'a qu'à se comparer avec lui-même, en disant, par ex : je suis bête comme mes pieds ! Au moins là il est sûr de ne pas se tromper sur la personne !!!
Je me souviens que «Mira», notre chienne, était ma principale compagne de jeu ainsi que mon cheval ; fatigués de jouer nous nous endormions à l’ombre du platane dans les bras l’un de l’autre |
MIMI la Chatte
Me regarde de son air inquiet "ami ou ennemi ?"
C'est MIMI qui doute
Sursaute au moindre bruit : une voiture qui passe dans la rue, ou pire, les éboueurs avec leur grosse benne qui clignote comme un sapin de Noël en toute saison
C'est MIMI la froussarde
M'accompagne dans le jardin et va à sa place favorite les 4 pattes en l'air en minaudant
C'est MIMI la caresse
passe dans mes jambes dans une course d'enfer et se retrouve en une seconde au sommet de l'abricotier
C'est MIMI la sportive
attend patiemment que je m'installe sur le canapé pour s'installer sur mes genoux
C'est MIMI la sieste, pour elle et pour moi !
QU'EST-QUE C'EST QUE CELA ?
Un caméléon de la Réunion,
Nous l'avons baptisez Léon
Juste pour faire la rime
Tu parles d'une frime ...
Je me souviens N° 223 : Je me souviens avoir été photographié au milieu d'un champ d'épinards. C'était l'hiver et je portais un manteau qui m'arrivait jusqu'à mi-cuisses que j'avais nues et violettes, vu que j'étais en short toute l'année ! En outre, je portais un béret comme l'a porté mon père jusqu'à sa mort. Je devais avoir 5/6 ans |
Je me souviens 264 : Je me souviens avoir touché de près l’idée que je me faisais de l’infini par mon Enfance image projeté dans les grands miroirs qui se faisant face, dans le salon du coiffeur |
Je me souviens N° 220 : Je me souviens d’avoir jouer «à cachette» et de m’être retrouvé dans la même planque, avec une copine qui me plaisait bien, entre deux rangées de tournesol, en priant que l’on nous retrouve le plus tard possible ! |
Je me souviens N°300 : Je me souviens avoir été déçu de ne pas obtenir la moindre image pieuse au croyance catéchisme par la vieille dame qui nous l'enseignait. Il faut dire qu'à l'époque je devais déjà paraître mécréant et "irrécupérable" à la cause religieuse que je vivais comme de belles histoires à dormir debout Avec le recul du temps, je mesure la contradiction qu'il y avait chez mes parents à vouloir que je fasse la communion, eux qui étaient athées, laïques et sympathisants communiste, " "le parti de la classe ouvrière". Je la comprends (la contradiction), sans la comprendre. Je la comprends par la pression du regard des habitants d'un village où chacun se connaissait et "se marquait à la culotte", jusqu'à pousser mes parents à m'envoyer au catéchisme pour faire "comme tout le monde". En quelque sorte c'était le prix à payer pour acquérir le statut de membre de "la bonne moralité et de la neutralité bienveillante". Autant dire que la communauté villageoise jouait à "comme si" en grands enfants attardés qu'ils étaient : "Tu fais ta communion comme tous les enfants de ton âge - ainsi tu ne te fais pas remarquer outre mesure - et en contre partie, j'oublie que tu as des idées "rouge" à condition de ne pas les claironner" Cependant, cette histoire a accouchée d'une morale plaisante. Le curé alerté par la bigote de mes railleries intempestives qui gênaient l'apprentissage religieux des autres enfants, convoqua mes parents pour leur annoncer qu'en l'état de choses il refusait de faire faire la communion à un enfant si peu coopératif, sauf dans le cas où il y avait une image pieuse à gagner. Malheureusement, même dans ce cas, mes réponses étaient tellement calamiteuses et chargées de tant d'ironies déplaisantes que la Dame Patronnesse en était catastrophée. Je n'ai pas souvenir que mes parents, sans doute déçus, m'aient sermonné de mon attitude non coopérative, sans doute conscient de leur contradiction dans cette "affaire". Par soucis d'être plus complet, je pense que ce n'était pas qu'une affaire purement chrétienne, mais aussi c'était me priver du "rite de passage tribal" (devant le village rassemblé) du jeune garçon vers l'Homme en devenir avec, à la clé, un beau costume, un bon repas qui réunit toute la famille et le sentiment réjouit des parents du "devoir éducatif" accompli. |
Je me souviens N° 221 : Je me souviens de la scène finale, implacable, ahurissante de haine, projetée par l’héroïne (Sissy Spacek) de «Carrie ou le Bal du Diable» de Brian de Palma , provoquée par les humiliations de ses camarades lycéennes et je vous recommande la toute dernière scène : un régal dans le genre épouvante ! |
Je me souviens 306 : Je me souviens du projectionniste du cinéma de village, surnomé "Popaul". cinéma il faisait également la police lorsqu’il y avait du chahut entre jeunes. Il se déplaçait avec sa lampe électrique et il avait fort à faire avec nous, sans que cela prenne pas pour autant des proportions dramatiques ! |
C'était à l'époque ou le moindre village avait sa salle de cinéma et où nous allions voir un film souvent en famille, jusqu'à l'âge boutonneux et aux hormones en soudaines effervescences. La salle de cinéma devenait alors le terrain de chasse aux filles. Chez nous, la séance du dimanche après-midi nous était "réservée", à part quelques adultes "égarés" qui avaient bien du mal à suivre sereinement le film tant il y avait du chahut chez nous, les jeunes. Tout cela à cause de l'excitation qui montait entre nous, à faire de savantes approches des filles, ce qui occasionnait de nombreux déplacements dans le noir avec, à chaque fois, le fauteuil en bois qui claque. Aussitôt des "chut !!" colériques des quelques adultes se faisaient entendre. Un calme relatif revenait lorsque nous avions réussi à cerner un groupe de filles. Nous passions alors à la deuxième phase de la drague : "le baratin". C'était à celui qui arrivait le mieux à se faire remarquer par les filles. Celles-ci se livraient à un savant dosage d'être à la fois incommodées mais ... ravies d'être courtisées !
Des
"chut !!" de plus en plus excédés se faisaient
alors entendre, jusqu'à l'intervention du projectionniste
"Popaul" qui sortait de sa cabine, armé
de sa lampe électrique. Souvent le ton montait
jusqu'à ce qu'il pousse sa gueulante, parfois
allume la salle, plus rarement arrête carrément le film tellement
certains d'entre nous avions dépassé les bornes.
Quelques
uns ont même été "viré" de la salle. Pourtant, ces chahuts
n'ont jamais pris un caractère aggravant (bagarres par
exemple) et si Popaul était un peu notre tête de turc, il faut
bien le dire, il y avait quand même un certain respect de part
et d'autre.
Quant à la drague, les jeux étaient faits. Les filles, après avoir repoussées le bras des garçons sur leur épaule pour la énième fois, choisissaient celui par qui elles se laisseront enfin embrasser. Cela faisait des heureux (*)et des bredouilles.
Reste que, dans la conquête dans le noir à la découverte mutuelle au grand jour, il y avait de joyeuses surprises et aussi quelques déceptions, le rêve amoureux restant intact, surtout dans le cœur des filles. Quant aux garçons, leur pudeur comme leurs testostérones, les faisaient agir en conquérants idiots.
(*) Il s'agit d'un texte érotique dont la tension monte de jour en jour. En l'absence de réponse demandant la suite, le texte s'arrête net ... Bonjour la frustation !
Je me souviens N° 22 : Je me souviens que l’on appelait Jacques Brel, l’abbé Brel. Par contre je ne savais pas pourquoi jusqu'à aujourd'hui …grâce à la magie du NET qui me répond : "...1955 est également l'année de son premier 33 tours 25cm sous le label Philips enregistré en France. Cette année-là, Brel chante pour des organisations chrétiennes ce qui lui vaut de la part de celui qui restera son ami, Georges Brassens, le surnom de "Abbé Brel". (Ref. SKYBLOG - "Mistralgagant") |
Je me souviens N° 224 : Je me souviens qu’à moi tout seul j’étais l’équipe de foot imaginaire de «le Plan» précédé du nom du village où j'habitais. La balle au pied, dans le pré, j’inventais au fur et à mesure les exploits de chacun des joueurs que je commentais à haute voix comme un reporter 224 bis - Je me souviens de la fameuse coupe du monde du football en 1958 et du fameux match "Brésil-France", vu à la télé chez les grands parents de mon voisin |
Je me souviens N° 230 : Je me souviens de l’irremplaçable Coluche qui jouait sur un minuscule violon avec des gants de boxe. Il a joué à fond son rôle de bouffon en déstabilisant les tenants du pouvoir sous toutes ses formes et redonné espoir aux plus fragiles d'entre nous. |
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Je me souviens 251 : Vous avez comme cela des mots qui sont autant attirants que répulsifs : communiste Je parle de la période faste d'après guerre jusqu'à mai 1968 où les opinions et les moeurs ont commencé à s'émanciper, relégant progressivement les aspirations des "petites gens" pour un monde plus juste socialement parlant vers les calandres grecques ... Les évènements de Hongrie, ceux de Pragues, le goulag en Sibérie et d'autres ont fait le reste pour saper définitevement la grande idée d'une mondialisation du partage. Au lieu de cela c'est une mondialisation par l'injustice du fric (plus t'en a, plus t'est considéré, plus t'en veux encore, donc plus tu exploites, tu expropries, tu licencies ) Mes parents passaient à côté de ces enjeux, restant dans leur logique du parti qui les défend . Ils avaient sous les yeux l'engagement généreux des militants qui savaient écouter et parler de leurs difficultés mieux que mes parents ne sauraient le faire eux-mêmes. L'Enfant que j'étais s'imprégnait de cette logique simple (simpliste, je dirai mieux) qu'il y avait deux camps qui s'affrontaient : ceux qui exploitent et ce qui sont exploités et il y avait pas photo : nous étions biens des victimes du système capitaliste, comme nous le sommes aujourd'hui sous la forme la plus pernicieuse du capitalisme : le libéralisme --> travailler dur, enrichisser vous et devenez à votre tour un exploiteur des plus faibles, avec en plus, cette force haineuse du parvenu qui a suer sang et eau pour en arrivez là. A l'heure actuelle le parti communiste représente 3 % de l'électorat et s'enlise jour après jour dans ses contradictions : entre conservatisme et ouverture. L'addition est chère payée mais elle est en rapport avec toutes les couleuvres que les petits gens comme mes parents ont du avalé pour ne pas voir l'échec et le despotisme d'un système archaïque qui n'en fini de s'écrouler. De tout ce cheminement (de loin) avec "le Parti" s'il faut garder quelque chose de positif c'est, non seulement, l'espoir d'un monde meilleur, mais aussi se sentir citoyen d'un monde mis en danger par nous-mêmes. Je me souviens 86 : Je me souviens qu’avec mon copain, nous nous échangions, lui : «Mickey» moi : «Vaillant» (obédiance communiste). Un peu plus tard, lui : «Salut les copains» moi : «Nous les garçons et les filles» (obédience communiste). Les parents de mon copain étaient sympathisants gaulistes. Pas difficile de devinez les sympathies de mes parents pour le parti des travailleurs. Je me souviens 197 : Je me souviens avoir vu Joan Baez, enceinte, sur la grande scène de plein air de la "fête de l’Humanité». Elle aimait bien parler avec le public, tandis que les militants communistes des premiers rangs visiblement pas contents de ce qu’elle pouvait dire, lui criaient : «Ta gueule ! Chante ! » |
Je me souviens de mes tous premiers début sur une scène, lors des fêtes de fin d’année des écoles, le jour du 14 juillet, en plein air, sur une estrade dressée devant la quasi totalité des habitants de mon village. Oh, je n'étais pas très doué et souvent mis de côté pour y participer, car l'objectif principal était de savoir "marcher au pas", pardon, "en musique !" C'est ainsi, qu'un mois à l'avance, dans la cour de l'école, nos instituteurs s'ingéniaient à nous faire répéter les mêmes pas d'une chorégraphie qui n'en avait que le nom, sur des airs de musiques, ma foi, forts beaux, classiques pour la plupart et même d'Opéra (notre directeur était un amateur d'art lyrique qu'il écoutait sans arrêt chez lui, sur son vieux poste de radio) De ces "expériences" je n'ai retenu que ma peur de ne pas suivre correctement le rythme et j'étais bien trop préoccupé à regarder mes pieds que de faire un petit signe de fierté à mes parents d'être sur l'estrade. Celle-ci était tout en bois et avait un large escalier sur le devant qui signifié la marche triomphale vers son sommet pour aller y recueillir son prix qu'il soit d'excellence où autres. Pour ma part, il me fallut patienter l'année du certificat d'études que je réussis comme la plupart de ma classe. Là, enfin, mon nom fut cité et applaudi, pendant que je montais les marches branlantes, à moins que ce ne soit mes jambes qui tremblaient de trac. Au sommet, je reçus les traditionnelles félicitations de Monsieur le Maire et du Directeur de l'école et Maître de ma classe. Quant à ces petites scènes qui clôturaient la fête, il y eu la même durée avant que j'éprouve une sorte de pincement au cœur qui vous réchauffe tout entier. Jusqu'à mes joues qui s'enflammèrent du plaisir de me sentir bien dans le tout petit rôle d'une scène sur le thème de "la partie de boules" Je me souviens très bien que j'étais "déguisé en vieux " et que ma mission était de perturber la partie en poussant du pied une boule. Un des joueur s'en apercevait et me tirait sur la cravate pour m'intimer l'ordre de ne plus recommencer. J'aurai, d'ailleurs, bien été en peine de le refaire car le joueur me serra si fort la cravate que je fus au bord de l'évanouissement ! J'avais eu à faire à un acteur qui prenait beaucoup trop son rôle au sérieux. Cependant, malgré cet incident fâcheux, je garde un très bon souvenir de ce sketch que je qualifierais volontiers de première vrai expérience, déclenchant en moi toutes sortes de sensations que j'aurai de cesse, après cela, de ressentir à nouveau, encore et encore. |
Je me souviens avoir connu la fin de la période des bals ou les filles étaient encore accompagnées par leurs parents ! Difficile à imaginer à notre époque, n'est-ce pas ? Les filles étaient, en effet, couvées par leur mère-poule et surveillait de loin par leur coq de père. Enfin, pas toutes. Quant aux bals, je me souviens que j'allais à celui du village voisin, avec un car gratuit (mais oui !) pour nous y amener ! Il faut dire qu'il n'y avait pas beaucoup de véhicules à cette époque, sinon nos mobylettes, mais les parents avaient peur pour nous, surtout la nuit. La salle de bal était vieillote, comme l'était le triste spectacle de ces parents alignés sur des chaises sur tout un côté. Nous, les garçons étions regoupés vers le fond, habillés du dimanche, bien coiffés (la raie sur le côté pour moi) les cheveux luisant de brillantine. L'orchestre à l'ancienne attaquait par des passe-double et des tangos pour chauffer la salle, tout en faisant plaisir aux anciens qui, ils doivent bien l'avouer, ont, eux aussi, été jeunes en leur temps. Puis, à la première note du premier slow; les choses sérieuses pouvaient commencer. Le groupe compact que nous formions, se dispersait pour s'approcher en douceur vers le ou la gardienne de l'élue de son coeur. Révérence, politesse et salutations : C'est le moment de la demande d'autorisation à danser : "Vous permettez, monsieur, Que j'emprunte votre fille Mais bien qu'il me sourieee Je sens bien qu'il se méfieee ....Ah ! ADAMO ! Quant à moi, j'avais la chance (si l'on veux ) de connaître une mère gentille qui espérait que je sois un jour son gendre. Le fait est que sa fille, bien qu'aussi gentille que sa mère, ne m'attirait pas plus que ça. Mon cœur vibrait pour un autre joli minoi avec qui, je me prenais régulièrement de cruels rateaux. Je trouvais que, décidément, la vie était mal faite ! En tout cas, de mon point de vue. Alors, je revenais vers "ma promise" qui m'attendait et reprenait espoir, ainsi que sa mère : elle se disait que je finirais bien par me rendre compte de la chance que j'avais d'avoir une si gentille fille toute prête à me démontrer combien elle m'aimait. De mon côté, jouant le jeu du badinage amoureux, je nous lançais dans des slow chaloupés, propices aux fous-rires et au défoulement dont j'avais grand besoin. En effet, il me fallait beaucoup d'énergies pour faire semblant d'ignorer le joli minoi en train de bécauter avec un bélâtre, à deux pas de nous. Les douze coups de minuit nous séparaient à regret, tout en se promettant de se revoir au prochain bal du samedi soir. Hommages Une tendre pensée aux deux jeunes filles auxquelles je n'ai pas répondu à leur attente amoureuse. Je sais d'autant leur souffrance pour l'avoir ressenti moi-même auprès de celles qui n'ont pas fait cas de mon amour.
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Je me souviens avoir été dans une salle surchauffée à Corbeil- Essonnes, avec un cœur gonflé d'émotion et d'espoir parmi cette foule, où se trouvaient des réfugiés chiliens qui chantaient : "El pueblo unido jamas sera vencido!" Ils étaient accompagnés par le célébre groupe des QUILINPAYUN |
Je me souviens que le film "La Belle et la Bête" m'a particulièrement impressionné par son aspect fantastique inquiétant autant que remarquable. Mais c'est l'aspect de la rencontre entre deux êtres que tout sépare au départ qui m'a le plus subjugué |
d'avoir faillit qu'un ramasseur de champignon nous marche dessus, alors que nous faisions l'amour caché dans de hautes herbes |
Je me souviens N° 218 : Je me souviens avoir eu la peur de ma vie en bravant l’interdit des parents d'aller seul au bord de la rivière : une voix menaçante se fît entendre, venue de je sais d’où (sans doute un pêcheur) qui nous a fait détaler comme des lapins, ma copine de jeu et moi |
Bascule dans l'imaginaire
Je me souviens N° 233 : Je me souviens du fin fond de mon enfance que je"m'ennuyais" souvent, avec cette difficulté à occuper le temps, seul, dans un coin campagne de paumé Mes parents, très occupés à travailler pour gagner difficilement leur croûte, étaient assez exaspérés de m'entendre dire à longueur de journées : "Je ne sais pas quoi faire" et me répondaient invariablement "Tu n'as qu'à t'amuser, toi. Tu sais pas la chance que tu as !" Certainement qu'à force de m'entendre dire cela, je me suis fait une raison et pris sur moi d'entrer de plus en plus dans des jeux solitaires où je m'inventais une ville, un stade et des joueurs de foot, Tarzan qui se suspend à un arbre, Zorro qui met la pâtée à tout un tas de soldats mexicanos, etc. Il est dit couramment qu'entrer dans l'imaginaire c'est rêvé sa vie, s'évader de son quotidien. Chez les enfants c'est source d'apprentissage, de construction de sa personnalité. En grandissant, c'est faire acte de création, certes dans le domaine artistique, mais pas seulement. Chacun de nous à en lui cette faculté d'abstraction en imaginant en son absence non seulement une personne, une chose, un objet, mais aussi d'imaginer cette personne, cette chose, cet objet différemment de sa forme, sa fonction ... De même, l'environnement dans lequel nous vivons peut nous influencer au point de provoquer en nous des sensations, des émotions, tel ce fameux cyprès qui coïnait par temps de mistral. J'avais 11-12 ans, et il m'arrivait d'aller voir la TV au café du village --> encore peu de familles avait un poste chez eux et les soirées mémorables de "la Piste aux Etoiles de Gilles MARGARETIS et "36 Chandelles" avec Jean NOHAIN attiraient la grande foule au café du commerce. Je me souviens N° 234 : Je me souviens que beaucoup de familles venaient voir la télé au café, notamment pour : «36 chandelles» de Jean Nohain et «la Piste aux Etoiles» de Gilles Marguérétis. Les cafetiers de cette époque devaient bien gagner leur vie, bien que la plupart des familles étaient modestes et se contentaient d’une menthe à l’eau ou d’un café pour la soirée C'est au retour de ces émissions, non accompagné par mes parents, que je me trouvais confronté à cette ombre gigantesque qui semblait grogner en me voyant arrivé. Pas très rassuré, je m'arrêtais un instant afin d'essayer de résonner ma peur. Mais j'avais beau me persuader que ce n'était qu'un cyprès et rien de plus et que ses gémissements étaient provoqués par son frottement avec le mur de clôture et les branches de l'arbre voisin sous l'influence du vent, pourtant je perdais pied devant l'atmosphère inquiétante de la nuit, du froid qui me faisait frissonner et semblait me pousser vers ce danger omniprésent. C'est le genre de souvenirs qui m'attire comme si j'étais au bord d'un puits dont je ne vois pas le fond, tenaillé entre la peur (du vide, de l'inconnu, ...) et l'envie d'y aller voir de plus prêt ... Ainsi, les portes qui conduisent au pays de l'imaginaire sont multiples pour chacun de nous. "Il suffit pour ça d'un peu d'imagination" chantait Charles TRENET. Certains éprouvent peu ce besoin, d'autres ont tendance à s'y réfugier, la plupart éprouvent une sorte de délectation à laisser aller leur pensée, souvent à partir des propres événements de sa vie au quotidien. Faire vagabonder son imagination est souvent synonyme d'évasion, une manière comme une autre de sortir de ses soucis du moment. |
Je me souviens N° 157(revisité) : Je me souviens d'avoir participé à la création d'un montage diapos qui illustraient des chansons de Jacques Brel. Certaines des chansons ont été illustré par mes dessins pour mieux accentuer la caricature, notamment celle des "Flamandes" Bruno Brel, neveu du grand Jacques, reprenant son répertoire, a été invité le jour de la première du montage diapos. Il m'est arrivé (trop peu souvent à mon goût) de participer à un projet collectif, si on excepte le théâtre et la BD --> j'aurai l'occasion de revenir. Aussi, lorsque cela m'arrive j'en éprouve une douce jubilation ! Pour ce qui est de l'aventure autour de la photo et du montage diapos je ne souviens pas très bien des circonstances de départ, sinon que le projet était porté par un gars passionné prénommé Jean Pierre que j'ai perdu de vue depuis. Plusieurs autres personnes se sont associées à l'entreprise par connaissances et surtout pour leurs compétences techniques dans le domaine photographique. Reste ma présence dans l'équipe, jouant le rôle de Candide en étant présent tout au long du projet : choix des chansons de Brel à illustrer et des lieux à photographier, sélection des photos, ordre de passage et répartition des diapos sur l'écran dans un triptyque vidéo, synchronisation avec des chansons. Le déroulement du projet fut pour moi autant instructif que passionnant, même si par moment j'y éprouve une certaine lassitude là où je n'ai pas à intervenir, dans le domaine technique qui me parait prendre un temps énorme et fastidieux. Pourtant ma patience est récompensée par ma modeste mais exceptionnelle participation par le dessin ainsi qu'au vue du résultat final dont le public et la presse sont unanimes pour reconnaître là un véritable travail de professionnel. Quant à mon principal regret au sujet de Jacques BREL c'est de ne pas l'avoir vu sur scène, là où il se donnait à fond en véritable artiste "écorché-vif" qu'il était. Et ne croyons pas que c'était une partie de plaisir pour lui, mais bien plutôt une grande souffrance en même temps qu'une catharsis (*) libératrice. En définitive, BREl reste toujours pour moi, à l'heure d'aujourd'hui, le chanteur le plus complet : par ses textes d'une infinie humanité et d'une poésie hors pair, par sa voix qui me bouleverse, m'émeut jusqu'aux larmes. Egalement, sa présence sur scène que je ne connais que par les retransmissions de ses tours de chant à la TV. (*) La catharsis est la purgation des passions par le moyen de la représentation dramatique |
JE ME SOUVIENS N° 287 : Je me souviens lorsque ma mère faisait la "bugade" L'origine du mot "bugade" vient du mot lessive en provençal. C'est, en quelque sorte, la grande lessive. Il s'agissait de faire bouillir le linge dans une lessiveuse qui est un grand récipient en tôle galvanisée, doté d'un double-fond. L'eau, portée à ébullition, passe par des petits trous et remonte à l'intérieur d'un long cylindre métallique creux surmonté d'une sorte de chapeau (pommeau) qui arrose le linge d'eau bouillante. Ensuite, l'eau redescend en traversant le linge et retombe au fond pour remonter à nouveau, créant ainsi un cycle fermé. Le linge est préalablement déposé dans la lessiveuse tout autour du cylindre, puis rempli d'eau, fermé hermétiquement et porté à ébullition sur le poële. Après avoir bouilli, le linge, principalement des draps, étant gorgé d'eau, est ensuite prélablement tordu en s'y mettant à deux. Avant d'être rincé dans un petit canal à proximité de la maison, , il est encore souvent nécessaire pour retirer le savon de frotter le linge avec brosse et savon pour nettoyer les endroits les plus souillés, comme par exemple des couches d'enfant. Ensuite, il était mis à sécher au soleil sur des cordes à linge au moyen d'épingles come nous le faisons encore aujourd'hui dans le jardin.
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Je me souviens 298 : Je me souviens du lézard vert appelé la " Rassade "recouvert d'écailles et dont ses morsures sont redoutée car elle est réputée pour ne pas lâcher sa proie. said... appelée communément "la rassade". " Fais attention ne vas pas sur les plaines , si elle te mord , sa mâchoire ne peut plus s'ouvrir, il faut couper le morceaux", me disait ma grand mère. Quand il fait bien chaud promènes-toi au bord du canal,doucement, tu va en apercevoir au soleil mais attention, elle se nourrit de poulet. C'est une rassade (ouna rinsada). La rassade est grise et pas verte. Rassade ou lézard limbert - petit ou vert ou long gris... (extrait "Journal d'Eyragues") On s'y perd un peu dans ces propos. Personnellement, j'ai le souvenir d'être dans un champ, assis au milieu d'une raie, m'amusant avec des bâtons et des mottes de terre, tandis que mes parents ramassaient des haricots verts, lorsque à un moment j'ai aperçu un lézard gris de belle taille, pas comme ceux que l'on voit sur les murs des maison se chauffant au soleil. Prévenant mes parents, ils m'intimèrent l'ordre de ne pas m'en approcher. "Pourquoi ? C'est méchant ?" "C'est dangereux. Cela peut te sauter dessus, t'attraper avec ses crocs et ne plus te lâcher" "Qu'est-ce qui faut faire, alors ?" "Couper le morceau de chair pour en être libéré" Cela me fit froid dans le dos et me servit de leçon de garder mes distances avec ce redoutable lézard et comprenant que les gens, autour de moi, puissent parler de la rassade avec crainte et respect. Depuis je n'ai pu me faire une opinion valable si la mauvaise réputation de la rassade était justifiée, en partie ou non. Aujourd'hui, Il m'arrive de temps à autre de rencontrer de beaux lézards verts immobiles au soleil qui me fixent comme s'ils me narguaient, alors que leur immobilité est une tentative de passer inaperçu ... Je n'irai pas jusqu'à provoquer le lézard pour vérifier si mes craintes enfantines étaient exactes, pourtant je me dis que "la mauvaise réputation" c'est quelque chose qui vous colle à la peau, à l'écaille et à la plume : bon nombre de chouettes, de hiboux cloués vivant sur des portes en témoigne. Et je vous parle pas des hommes ... |
Je me souviens que lors de mes classes, au service militaire, la tête ahurie du Chef, lors d'une séance de tir au fusil, de trouver 4 impacts de balle dans ma cible et 6 dans celle de mon voisin ! |
JE ME SOUVIENS N° 286 : je ne me souviens qu'il y a quelques années ma mère lavait notre linge sale dans le lavoir municipal. Certes, cela avait son charme rupestre et cela donnait l'occasion aux "lavandières" de se donner des informations de premières mains sur la vie locale. Cependant, peu de personnes ayant vécu cette époque, regrettent "le bon temps que c'était d'avoir le privilège de tremper ses mains violettes de froid dans une eau glaciale" Aujourd'hui encore, dans beaucoup de villages, nous pouvons voir ces lavoirs municipaux, dont certains sont encore en état de marche, avec la circulation de l'eau dans des bassins de pierres et leurs rebords patinés par tant de coups de battoirs sur le linge. C'est tout juste si le syndicat d'inititiave n'y embauche pas une ancienne "Mère DENIS", arrivant avec son ballot de linge sale d'une main et sa caisse (à savon?) de bois, coupée en son milieu, et un coussin à l'intérieur pour s'y agenouiller. Ainsi, il m'est arrivé un jour, de retour d'une randonnée, d'en voir une installée à laver son linge. Mais je n'avais pas mon appareil photo sur moi et je n'ai pas osé m'approcher d'elle de peur qu'elle s'évanouisse comme un souvenir fugace ... Il leurs fallait du coeur à l'ouvrage. On a même inventé une chanson populaire à cet effet : "les Lavandières du Portugual" interprétée par Jacqueline François en 1955 Paroles: Roger Lucchesi. Musique: André Popp 1955 Connaissez-vous des lavandières, comme il y en a au Portugal Bien sûr la chanson est légère, très légère, d'un machisme "innocent" (quoi que) de l'époque et les lavandières ne pouvaient être que d'origine du Portugual, d'Espagne où d'Italie, et non française comme pourtant bien souvent dans la réalité. Mais quand je vois et j'entends le racisme et le machisme d'aujourd'hui, ils sont autrement plus dangereux car conscients et assumés ouvertement. La majorité silencieuse est encouragée à ouvrir sa gueule ... |
Je me souviens 275 que Leny Escudero faisait partie des chanteurs à la voix "éraillée" que j’aimais bien, tout comme Adamo, Hugues Auffrey. Parmi mes préférées : "Pour une amourette" "Ballade à Sylvie" et "A Malypense" |
Je me souviens 45 : Je me souviens avec délice du bruit des pages d’un livre, tournées Ecole/Lycée lentement par l’instituteur pour nous faire la lecture. Les bras croisés, nous attendions en silence ce moment de récompense Dans la classe des cours moyen, je lève un bref instant la tête de mon cahier recouvert de papier cristal bleue marine avec, dans son coin, l'étiquette collée portant mon nom, mon prénom et le terme "CM". Par la fenêtre, entre de massifs barreaux (il est bien connu que l'école c'est comme la prison), j'entr'aperçois un coin de ciel qui prend les couleurs du feu. La fatigue nous envahit en cette fin d'après midi. J'ai mal au bout de mes doigts tâchés d'encre violette à force de me crisper dessus, y apportant toute mon attention et y brûlant toute ma pauvre énergie . C'est alors que le Maître claque avec le plat de la règle sur son bureau massif, faisant sursauter tout le monde. Chacun se demande - moi pour avoir osé lever la tête de son travail - ce qu'il a fait de mal. "Fermez vos cahiers. Rangez vos affaires dans votre cartable - quelques couvercles de bureau claquent en se refermant - EN SILENCE !" Le contentement est palpable, prolongeant une onde de soulagement d'une journée d'écolier qui s'achève. Cependant, il reste un fond d'inquiétude qui traîne : Qu'est-ce qu'il a derrière la tête pour nous faire arrêter un bon quart d'heure avant l'heure de la sortie ? La méfiance est de mise pour avoir été déjà désagréablement trompé dans ses intentions "généreuses" à notre égard. Ainsi, je me souviens de la dernière fois où il a fait stopper notre travail d'écolier ; c'était en réalité pour nous interroger sur le solfège (je vous raconterai cela plus tard). Nous voilà donc ravis mais sur nos gardes, croisant sagement les bras avant que lui même nous le dise, en signe d'allégeance et de soumission. Le Maître, satisfait de notre attente silencieuse, se décide de sortir de sa serviette un joli livre ancien avec sa couverture cartonnée. Un chuchotis de satisfaction se répand dans nos rangs car nous savons maintenant que le Maître, sans doute content du travail de ses élèves, a décidé de leur accorder, dans sa bonté magnanime, un temps de détente et de plaisir : la lecture de l'extrait d'un de ces merveilleux livres qui nous font tant rêver. Curieusement, ma mémoire me joue des tours à ne pas se souvenant ni des auteurs, ni des titres. Peut être parce que notre instituteur n'insistait pas sur ce genre d'information, pensant avec raison que le plus important est la magie de la lecture des mots qui ouvre toutes grandes les portes de l'imaginaire. En tout cas, c'est ainsi que cela a résonné en moi. Tout aussi curieusement, reste bien présent le souvenir des gestes du Maître, à tourner lentement les pages à la recherche de l'histoire à nous lire, le bruit de frolement qu'elles font, notre attention tendue vers la voix qui se propage dans l'air jusqu'à nos oreilles comme des gazouillis d'hirondelles, le contact des mots qui viennent éclater sur notre peau telles des bulles de savon dans un frisson de plaisir. Egalement, c'était le seul moment où nous pouvions lever les yeux sur notre Maître, et regarder sa tête baissée, toute à la délectation de la lecture. Son allure massive de géant, avec un visage carré et son quadruple menton qui lui faisait des boursouflures rougeâtres, avaient de quoi m'impressionner et je n'avais aucune difficulté à l'identifier dans le rôle d'Ogre, de Sorcier, de Pirate sanguinaire ou tout autre archétype de méchants. De nos jours, les rapports instituteur-élèves ont bien changés, n'est-ce pas ? J'aurai sans doute l'occasion d'y revenir ... |
Je me souviens 303: Je me souviens de «sous les pavés, la plage» et les pavés jetés sur SouvPolitique les «CRS SS !» Je me souviens 304: Je me souviens d'avoir été ouvrier dans une usine pendans les évènements de Mai 68 et de m'y être forgé une conscience politique édifiante de par les comportements du patron et de ses ouvriers. Mon MAI 68 Tout juste jeune homme et pas encore sorti du cocon familial, je travaillais comme manutentionnaire dans une usine de papier cul. C'était l'âge des grandes (in)décisions : pas fait d'études supérieures et une propension à aller où cela me poussait, c'est à dire pas plus loin que les limites de mon village. C'est alors que MAI 68 nous tombe dessus, nous aussi, de manière indirecte. Tout était bloqué dans la France entière et donc nous fûmes bientôt à cours de matières premières : de grandes bobines venant de la région lyonnaise. Réduit à ne rien faire, quelques uns d'entre nous, allions aux nouvelles dans la petite ville d'à-côté où, chaque jour avait lieu un grand rassemblement avec discours syndicaux sur l'exploitation des travailleurs. Pour beaucoup, c'était le choc des consciences, d'autant que dans notre petite usine personne jusqu'à présent ne s'était posé la question de l'utilité d'un syndicat. Certes, nous savions que le patron abusait de notre force de travail et que nous étions trop peu payé, mais nous manquions de points de comparaisons avec d'autres usines. Notre exploitation était "banalisé" à défaut d'être "balisée". Mais lorsque que, par la force des choses, le monde du travail s'arrête, les ouvriers des différentes usines de la région que nous étions se mirent à se parler et comprirent vite leur situation précaire. Quant aux syndicats, nous étions du pain béni, de la chair fraîche à endoctriner, à encarter. Une poignée d'entre nous dont je fis partie se syndiquèrent. Cependant, Mai 68 "s'éternisant", les ouvriers s'inquiétaient de l'absence d'entrée d'argent et nous, nous découvrîmes jusqu'où la perfidie peut s'infiltrer. D'abord, un syndicaliste nous avertirent qu'il se passait de drôles de choses la nuit dans notre usine. Rendus sur les lieux, cachés dans la campagne environnante, nous découvrîmes avec stupeur que notre usine marchait à plein régime, sans nous, seleument le patron, son fils, son amie et le très dévoué contremaître. L'usine était approvisionné clandestinement par des transporteurs complices. Aidés par quelques militants nous installâmes alors un piquet de grève devant la porte d'entrée. Le patron arrivant en voiture, très en colère au vue de cette "pagaille organisée" nous fonça dessus, évitant de justesse d'écraser une des ouvrières. Cependant, plus que de l'indignation c'est la peur qui dominait parmi nous et la scission se confirma rapidement entre ceux qui choisissait de continuer la lutte et la grand majorité des autres, certes en accord avec nous sur bien des points, mais pas près à "s'opposer" au patron, un brave type, paternaliste en diable, qui vient vous saluer, voire vous tapez sur l'épaule pour indiquer une certaine "sympathie condescendante" à votre égard. Et par dessus le tout, c'était la frousse d'être mis à la porte qui prédominait. Progressivement, la situation commence enfin à se débloquer, l'approvisionnement à se faire et les ouvriers de la papeterie reprirent le travail comme rien ne s'était passé, profil bas pour ne pas "froisser" le patron ombrageux et inquiet de savoir ce qu'il va sortir des négociations nationales. Seul quelques uns don't ma pomme, pensions qu'il ne faut pas reprendre le travail avant la fin officielle de la grève générale. C'est ce que nous incite de faire les syndicalistes, pour être en position de force afin d'installer un syndicat dans l'usine. Cependant, la bataille s'annonçait difficile puisque la grande majorité des ouvriers avait déjà repris le boulot sans demander aucune contre-partie. Là dessus les accords de Grenelle furent signés avec une augmentation spectaculaire du SMIC applicable à tous, public et privé. C'est unegrande victoire pour le monde ouvrier. Nous n'avions même pas à demander une augmentation à notre patron, sauf que nous n'avons pas encore repris le travail. Du coup, nous nous sentions s'être mis "à la porte" nous-mêmes. En fait, nous sommes dans la situation d'aller quémander notre reprise du travail au patron. Et là, alors que nous avions un grand besoin de conseils, de soutient moral, nous nous appercevions que notre syndicat ... n'était plus là. Il nous avait bel et bien laissé tomber, sans doute parce qu'il estimait que de créer un syndicat dans notre usine était impossible en l'état actuel des choses. Du coup, nous nous sentions bien seuls et la cerise sur le gâteau c'est que je suis le seul mâle du groupe, donc le seul "habilité" à faire face à la colère du patron. Me voilà donc poussé par les autres à entrer pour la première fois dans son bureau, bredouillant pitoyablement ma demande de reprise du travail. Le patron en question, la joua colère froide, ne déniant lever les yeux de ses papiers. Puis, il lança un : "Allez ! Allez " avec forces gestes du bras pour indiquer de ne pas perdre une seconde à se remettre au travail. Rassurez de m'en être sortie aussi vite, je pris je battis en retraite rapidement. C'est alors que dans mon dos (ne jamais tourner le dos à un patron) il me décocha une de ces flèches empoisonnées à l'humiliation, un poison terrible car il vous maintient en vie pour vous faire souffrir à petit feux : "C'était pas la peine de faire cette grève imbécile puisque je vous ai déjà augmenté vos salaires" A ce moment précis, je prenais la réflexion du patron comme argent comptant, ne pipe mot et sort la tête basse et la queue entre les jambes. Le poison fit son effet dévastateur. Mais le pire était à venir, car en reprenant nos postes, nous observions un comportement bizarre des collègues ouvriers : ils ne nous parlaient pas, ils faisaient comme si nous n'étions pas là. En résumé, "ils nous faisaient la gueule" se traduisant par "mise en quarantaine". Et qu'est-ce qu'ils nous reprochaient nos chers collègues de classe ? D'avoir osé troubler le bel ordre établi, dérangé l'humeur du patron, mis en péril le sort de l'usine et par voie de conséquence de nos emplois. Mais aussi, leur avoir fait entrevoir qu'ils pourraient agir d'eux-mêmes sur leur sort de travailleur sans pour autant leur donner la garantie et les moyens de le faire. Nous mêmes avons été grugé par des syndicats certes dépassés par l'ampleur des événements, mais aussi qui nous ont fait croire plus que ce qu'ils pouvaient nous apporter. Avec le recul, je ne regrette pas du tout d'avoir vécu cette "humiliation", d'abord parce que le discours du patron n'étai lui même pas très clair : "la grève imbécile" comme il dit, à permis à relever le niveau de vie des gens qui en avaient bien besoin. Le "je vous ai déjà augmenté vos salaires" est un mensonge éhonté car, sans Mai 68, le patron tout paternaliste qu'il était, ne nous aurait jamais augmenté. Il a été obligé de le faire à cause des accords de Grenelle. Depuis, cette usine existe toujours de nos jours. Certes, elle a subi bien des évolutions successives depuis, mais elle a eu les reins suffisamment solides pour supporter le choc d'une augmentation de 100 % de nos salaires ! Egalement, je ne regrette pas d'avoir eprouvé les comportements de mes collègues d'usine, faits à la fois d'enthousiasme et de frilosité, d'espoir et de fatalisme, de générosité et d'égoïsme, de courage et de peur. De même pour les syndicats et leur discours éclairants sur l'exploitation du monde ouvrier, de la nécessité de faire front collectivement et, en même temps, qui n' hésite pas à travestir, mentir, enjoliver, embobiner (telles les bobines pour s'y torcher le cul avec !) pour pouvoir mieux nous endoctriner. De tout cela j'en ai tiré des leçons de vie, des valeurs, et une certaine philosophie qui se résume à dire que nous vivons dans un monde complexe, que tout n'est pas noir et blanc mais plutôt dans toutes les variétés de gris, qu'il faut savoir peindre en "rose espoir" de temps en temps, même si c'est souvent ce mentir à soi-même. En tout cas, l'effet poison de "l'humiliation" ne fait plus son effet insidieux dans mes pensées depuis longtemps et j'ai appris à ne plus tourner le dos à un patron, aussi "paternaliste" qu'il soit ! |
Je me souviens 301: Je me souviens d’avoir vu incidemment Michèle Tor par la fenêtre de sa caravane en train de se préparer pour son récital de chansons et de son regard mi-inquiet, mi-amusé de me voir l'observer l'espace de quelques secondes
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Je me souviens de l’orange pliée dans un joli papier, offert comme unique cadeau de Noël, mais quel cadeau c'était pour moi ! Aujourd'hui les choses ont bien changé ? Certes, nous sommes entrés dans une société d'abondances qui aime bien en faire "l'étalage" Mais si nous voulons nous donner la peine d'y regarder d'un peu plus près nous y trouverons les mêmes manques, les mêmes misères, les mêmes laissés-pour-compte, avec, en plus, la révoltante et inaccessible abondance qui nous narge. Je me souviens que c'est lorsque ma mère m'a répondu, à ma question "Pourquoi le Père Noël ne passe pas chez nous?", par cette réplique cinglante : "Le Père Noël ne passe pas chez les pauvres" qu'est né mon premier sentiment d'injustice et par là mon désir de comprendre et d'agir pour que cela change |
Je me souviens qu’à la fête du village, sur la place du fer à cheval, l’Opéra venait jouer des opérettes tel que «La Belle de Cadix». Un régal des yeux et des oreilles ! l’Opérette aux champs C’est encore grâce à cette même vieille estrade branlante, installée par les employés de mairie à l’occasion de la fête votive du village, que j’ai éprouvé mes premières émotions de spectateur. En effet, la troupe de l’Opéra d’Avignon, son cœur, ses acteurs – chanteurs - danseurs, ses musiciens, ses décorateurs et costumiers se déplaçaient spécialement chaque année, pour nous interpréter une des opérettes de leur répertoire. « La Chaste Suzanne », « La Joie de Vivre » « La Belle de Cadix » « L’auberge du Cheval Blanc » Et ainsi de suite, sur des années. Tout cela, offert gratuitement par la municipalité à ses administrés, ravis d’admirer un si joli spectacle, de qualité, de plein air et gratuit. Aussi, avoir la chance de trouver une chaise de libre et, si possible à l’ ombre, était particulièrement difficile. Quant à se retrouver au fond de la place, c’ était accepter de ne distinguait pas grand chose. Pour ma part, mon jeune âge me permettait de me faufiler devant le premier rang réservé au Maire et à son conseil municipal. Je m’installais parterre en tailleur ou encore assis sur le côté, à l’ombre et au frais, sur la rambarde de la rivière. Tous mes sens ouverts, je m’abreuvais du spectacle à sa source, humant les parfums portés par le mistral, les yeux écarquillés devant la beauté des costumes qui brillaient au soleil, et quelque peu surpris que l’on puisse parler en chantant de si belle manière. Certes, je n’en étais pas encore à comprendre que cela racontait aussi une histoire, mais suffisamment tout de même pour être capté et emporté dans ce charivari L’alternance des scènes légères et des scènes dramatiques allaient bon train, sur un rythme d’enfer. Pour ma part, j’aimais beaucoup le comique de situations, enfin, ce que j’en comprenais, sinon à accompagner le tonitruant rire des spectateurs comblés. Cependant, ma préférence allait aux manifestations d’ allégresse, surtout le final où les événements se précipitaient en même temps que les entrées en crescendo des acteurs, tandis que la pauvre estrade protestait en gémissant de toutes ses planches mal jointes. L’orchestre, lui même, s’emballait en poussant tout ce beau monde vers un dénouement qui atteignait des paroxysmes de chants, de danse et de jeux . D’ailleurs, je crois que mon goût pour la musique symphonique vient de cet emballement irrésistible, me semblant à la fois dangereusement et délicieusement incontrôlable ! Au fil des spectacles annuels, je comprenais à quel point la troupe de l’Opéra avait un sacré mérite de sortir de sa belle tour d’ivoire pour partir à l’aventure vers cette bourgade campagnarde. En effet, il s’agissait ici de présenter le spectacle pour la seule fois en plein air et de jour (sans la mise en valeur des éclairages), sur une estrade 10 fois moins grande que la magnifique scène du Théâtre d’Avignon, surtout en profondeur. Certes, la troupe était réduite, mais encore suffisamment nombreuse pour que cela pose des problèmes dans les déplacements et notamment pour les ballets ! Si nous ajoutons que l’estrade n’avait rien d’une scène de théâtre mais plutôtun nid semé d’embûches et, qui plus est, doté d’une sonorité exécrable, où les chants des acteurs étaient perturbés par le bruit des planches mal jointes, chaque fois qu’ils avaient à se déplacer. Alors, je vous laisse imaginer le bruit digne de la course d’un troupeau d’éléphants, lorsque les danseuses entraient en action ! Bien d’autres embûches attendaient nos vedettes du bel canto, non habituées à devoir porter leur voix à l’air pur, luttant contre le chant des merles perchés au sommet les platanes ou le passage intempestif d’un tacot dans la rue d’à côté. Mais le plus redouté est celui qui s’imposait à tous : Le Mistral ! Il prenait un malin plaisir de venir cueillir le chant à la sortir de la bouche des chanteurs pour l’ emporter brusquement à l’autre bout de la place, puis revenir d’un endroit à l’autre! Si bien qu’en tant qu’auditeurs, nous percevions des bribes de phrases par-ci, par-là, sur des variations de sonorités très extensibles. Cependant, ces difficultés accumulées ne semblait pas décourager outre mesure la troupe de l’Opéra qui ne manquait pas d’honorer son contrat chaque année. Se placer dans une situation aussi complexe, avec sa kyrielle de problèmes à résoudre et les moyens du bord qui tenaient plus de l’improvisation et du bricolage, n’avaient rien de réjouissant, et pourtant ! Alors, qu’est-ce qui pouvait pousser cette troupe professionnelle dans cette galère ? Le cachet alléchant ? Le désir de porter le bel canto a nous autres, les béotiens de la chose lyrique ? Je ne me posais pas encore ce genre de questions à l’époque. La seule chose que je me rappelle c’est que cette belle aventure s’est arrêtée du fait de la municipalité et non de la troupe de l’Opéra . La raison invoquée était qu’il fallait proposer quelque chose de plus "moderne", à la demande des jeunes du village. En fait, rien n’a été présenté à la place, sinon que le bal commençait plus tôt, en matinée. Je tire mon chapeau rétroactivement à ces audacieux professionnels qui ont bien rempli leur mission, en tout cas auprès de moi. Cette méritante abnégation me ramène à comment j’en suis venu à la pratique du théâtre en amateur. |
JE ME SOUVIENS 279 : Je me souviens du véritable bonheur de tout un village de 2500 habitants lorsque le BCT devînt Champion de France de Jeu à XIII en fédérale 2
Malgré cela, chaque match joué était un véritable exploit car beaucoup des équipes adverses alignaient souvent l'équipe réserve d'une grande équipe, voire des titulaires de l'équipe première, si celle-ci étaient au repos. De plus, lorsqu'un des jeunes de l'équipe du village sortait du lot de par ses belles prédispositions, il était aussitôt "courtisé" par ces grandes équipes qui leur faisaient miroiter un avenir très prometteur, pas toujours suivi de faits, d'ailleurs. Pourtant, c'était sommes toutes logique qu'un de nos jeunes aspire à jouer au plus haut niveau et, lorsque cela se concrétisait, le village en était fier ... après coup. C'est que l'esprit de clocher était très fort dans les têtes et les jambes de l'équipe rugbystique. Moi-même à défaut d'avoir les capacités d'être un bon joueur, je fus un fervent supporter du BCT XIII. Ceci par tous les temps, sur l'ancien terrain en plein mistral, malgré une pauvre haie de cyprès ou à "l'extérieur" chez l'adversaire. Que de joie et de tristesse mêlées, nous ont apporté l'équipe qui a très souvent pratiqué un jeu à la main de qualité. Presque à chaque fois, le BCT XIII terminant dans les qualifiées de la poule régionale, il lui faut aborder les phases finales contre des équipes qualifiées du Sud-Ouest et en particulier des Catalans, depuis toujours les meilleurs dans le XIII. Alors, si en plus, ils alignent des titulaires des équipes comme PERPIGNAN, ce n'est plus un exploit que nos "petits" doivent réaliser, mais un miracle !!! Cependant la passion vous soulève des montagnes (même notre fier Ventoux) et c'est souvent cela qui fait la différence. Allié au fait que ces professionnels ajoutés dans les équipes catalanes n'apportaient que leur science du jeu et qu'en face, notre équipe soudée, se connaît par coeur et utilise leur arme principale le jeu collectif. Malheureusement, cela ne suffisait presque jamais tant l'écart qu'il existe entre les 2 équipes est énorme ... Jusqu'à ce jour où, à Arles, à la suite d'un match mémorable, c'est l'apothéose : Le BCT XIII devient Champion de France. L'entraîneur est porté en triomphe par les joueurs et leur arrivée dans le village fût un événement extraordinaire. C'était en 1966. Et cet exploit a bien failli se renouveler en 1978 ! JE ME SOUVIENS 280 : Je me souviens qu'après la pluie, mon jeune frère est moi mettions de très vieux habits et s'amusions dans le jardin à faire des séances de "placages" de rugby dans la boue. Plus tard mon frère devint un très bon joueur au BCT XIII et moi un très bon supporteur ! JE ME SOUVIENS 281 : Je me souviens également avoir joué au rugby sur la plage du Canet, pendant mon service militaire, avec des collègues 'trouffions' du niveau de l'équipe de France junior !!! |
JE ME SOUVIENS N° 288 : Je me souviens que ma mère récupérait tout, jetait rien, au point de vue vestimentaire. C'est comme cela que je me suis retrouvé avec les pantalons gris, raillés de noir de mon grand père et subit la risée de tous les camarades d'école, à la récréation Les intentions maternelles de ma mère étaient louables puisque poussées par la nécessité de notre condition de pauvre. Quant je vois aujourd'hui qu'un enfant peut se sentir humilié, parfois même mis à l'écart de sa bande de copains parce qu'il n'a pas les baskets ceci ou le téléphone portable cela, je mesure en années lumières la différence qu'il peut y avoir entre les générations. Le fait d'être la risée à cause de mes pantalons (en provençal, on dit les "brailles") retaillés dans ceux de mon grand père, a quelques ressemblances avec aujourd'hui, dans le rejet d'un plus pauvre que soit, (on dit plus sobrement : ne pas avoir tout à fait les moyens de ...). Cependant, les écarts entre nous, dans ces années d'immédiates après guerre, n'étaient pas si importants que cela, car tout le monde vivait chichement, reconnaissant parfaitement la dure réalité des choses et leur prix à payer. Dans mon cas, ma mère avait "poussée le bouchon un peu loin", ne mesurant pas vraiment que l'on allait me chambrer quelque peu. Du reste, cela ne dura que quelques instants avant que je reprenne le cours normal de mes relations avec mes copains habituels. Aujourd'hui, la société est devenu encore plus impitoyable et le "travailler + pour gagner plus", une sentence que les plus démunis payent au prix fort : soit vous avez un travail et pour joindre les deux bouts vous allez vous faire encore plus exploiter par des patrons sans scrupules, soit vous n'avez pas de travail et vous glissez insensiblement dans la catégorie des feignants, des parasites, de ceux qui coûtent très cher à la société à cause des aides sociales qui, pourtant, se réduisent comme peau de chagrin ... Bienvenue dans la cour des miracles, des voitures dortoirs, des soupes populaires, avant de sombrer dans le joyeux club privé des sans : sans travail, sans logement, sans papiers, ... et pourquoi pas sans culotte ! Tiens j'y reviens, à mes pantalons, avec des accents révolutionnaires : "Ah ! ça ira ! ça ira ! ..."
Références : http://epinay-sous-senart.en-confiance.com Petite leçon d'histoire : Je découvre le texte en entier de ce chant révolutionnaire |
Je me souviens N° 226 : Je me souviens de mes tous premiers débuts sur une scène, lors des fêtes de fin d’année des écoles, le jour du 14 juillet, en plein air, sur une estrade dressée devant la quasi totalité des habitants de mon village. Oh, je n'étais pas très doué et souvent mis de côté pour y participer, car l'objectif principal était de savoir "marcher au pas", pardon, "en musique !" C'est ainsi, qu'un mois à l'avance, dans la cour de l'école, nos instituteurs s'ingéniaient à nous faire répéter les mêmes pas d'une chorégraphie qui n'en avait que le nom, sur des airs de musiques, ma foi, forts beaux, classiques pour la plupart et même d'Opéra (notre directeur était un amateur d'airs lyriques qu'il écoutait sans arrêt chez lui, sur son vieux poste de radio) De ces "expériences" je n'ai retenu que ma peur de ne pas suivre correctement le rythme et j'étais bien trop préoccupé à regarder mes pieds que de faire un petit signe de fierté à mes parents d'être sur l'estrade. Celle-ci était tout en bois et avait un large escalier sur le devant qui signifié la marche triomphale vers son sommet afin d’aller y recueillir son prix qu'il soit d'excellence où autres. Pour ma part, il m’a fallu patienter l'année de ma « brillante » réussite au certificat d'études. Là, enfin, mon nom fut cité et applaudi, pendant que je montais les marches branlantes, à moins que ce ne soit mes jambes qui tremblaient de trac. Au sommet, je reçus les traditionnelles félicitations de Monsieur le Maire et du Directeur de l'école et Maître de ma classe. Quant à ces petites scènes qui clôturaient la fête, il a fallu la même patience avant que j'éprouve une sorte de pincement au cœur qui vous réchauffe tout entier. Jusqu'à mes joues qui s'enflammèrent du plaisir de me sentir bien dans le tout petit rôle d'une scène sur le thème de "la partie de boules" Je me rappelle très bien que j'étais "déguisé" en vieux et que ma mission était de perturber la partie en poussant du pied une boule. Un des joueurs s'en apercevait et me tirait sur la cravate pour m'intimer l'ordre de ne plus recommencer. J'aurai, d'ailleurs, bien été en peine de le faire car le joueur me serra si bien la cravate que je fus au bord de l'évanouissement ! J'avais eu à faire à un acteur qui prenait beaucoup trop son rôle au sérieux . Cependant, malgré cet incident fâcheux, je garde un trop bon souvenir de ce sketch que je qualifierais volontiers de première vraie expérience, déclenchant en moi toutes sortes de sensations que j’avais de cesse, après cela, de ressentir à nouveau, encore et encore ... |
Je me souviens N° 222 : Je me souviens de la guerre mondiale évitée de justesse, grâce au téléphone rouge et l'intelligeance (ou la peur ?) des 2 dirigeants des plus puissants pays de la planète, à cause de la présence de missiles russes installés à Cuba. |
Je me souviens N° 231 : Je me souviens qu'à l'école nous avions l'habitude de dire que la place du cancre était près du poêle, bien au chaud, pour dormir la plus part du temps. Quant à celui qui était le plus brillant, sa place était devant, près du maître
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Je me souviens que mon tout premier voyage, que je dois au curé du village, fut la visite de Nîmes Il faut dire que jusqu'à la pré-adolescence, les occasions de voyager étaient plus que rares. Mon univers ne dépassait guère les limites du village et de la campagne environnante. Autant que je m'en souvienne : deux ou trois fois par an accompagnée de ma mère pour acheter des vêtements à la grande ville, le souvenir d'une journée inoubliable à découvrir la mer pour la première fois, deux ou trois pique-nique exceptionnels au bord de la fontaine de Vaucluse et au pied des Alpilles, et c'était tout ; le quotidien de tout un chacun et c'était très bien ainsi. D'ailleurs, il n'était pas rare de côtoyer des anciens qui n'avaient pas bouger de la commune de toute leur vie. C'est si vrai que lors de récentes recherches généalogiques de ma famille du côté de mon père, effectuées par mon fils cadet, nous découvrons que nous sommes issus d'un milieu d'agriculteurs dans le village voisin depuis cinq générations ; après, on ne sait pas encore ! Pour revenir au curé, il était le seul à offrir un peu d'animation auprès des enfants du villages, tous les jeudis (mercredi, maintenant) à la cure. Nous étions libres d'y venir ou non. Le curé nous proposait des jeux un peu plus élaboré que nos amusements spontanés. Il arrivait aussi parfois qu'il organise un car pour une visite sur la journée. C'est ainsi que j'ai découvert les Arènes et la Maison Carrée de Nîmes ainsi que la Tour Magne du sommet de laquelle nous avions une jolie vue d'ensemble. |