Les grands chefs indiens
Il s'agit ici des grands chefs de guerre nommés pour la circonstance par leur courage, leur hardiesse, mais aussi par leur capacité à négocier,dialoguer avec leurs adversaires. Parmi les plus célèbres, citons : Cochise, Géronimo, Crazy Horse, Red Cloud, Chef Joseph et Sitting Bull, certainement celui qui a eu la vie la plus riche, la plus exemplaire et représentant le mieux l'histoire des guerres indiennes :
S I T T I N G B U L L
Ce petit format BD "s'approche" de ce que nous savons de l'histoire de Sitting Bull |
Sitting Bull est né en mars 1831 dans le Dakota du Sud, pays des grandes plaines et des toupeaux de bisons. Sa tribu est celle des sioux Hunkpapa qui sont des guerriers redoutables. Jeune adulte il est surnommé Slow, "lent", à cause de son attittude de réflexion avant de prendre une décision. Dès l'âge de 14 ans, il se révèle être un courageux combattant et fut nommé Tatanka Ioytake ou "Bison mâle qui se roule dans la poussière", traduit en anglais par "Sitting Bull" -->"Bison assis". Adulte, nanti d'une forte personnalité capable de galvaniser ses troupes et d'apporter une certaine cohésion intertribale, il devint l'homme le plus apte à traiter avec les blancs (1851) Dès lors, Sitting Bull n'eut de cesse de défendre les droits de son peuple face à l'invasion croissante des blancs et leurs incessantes revendications.Sitting Bull n'avait à l'époque pas d'animosité avec les blancs et croyait à la paix et l'amitié entre les deux peuples, témoin la chalereuse rencontre entre lui et le missionnaire jésuite, le père SMET, à la suite de quoi fût signé le traité de Fort Laramie, le 2 juillet 1868. Les exigences des indiens étaient qu'aucun blanc traverse leurs territoires de chasse, à l'exception de ceux qui venaient pour commercer. Ce ne fut pas du gout de l'armée, humilié d'avoir à brûler les forts sur le territoire des sioux, contestant les termes du traité de paix auprès du ministère des affaires indienne.C'est alors qu'en 1874, le général CUSTER, (surnommé "Pahuska"-->"Longs cheveux"), qui commendait le VIIème régiment de cavalerie, annonça qu'il avait trouvé de l'or dans les collines noires (Black Hills), montagne sacrée des indiens des plaines faisant partie du traité de Laramie. Une ruée vers l'or commença sans que l'armée puisse (ou veuille) l'empêcher.C'était l'engrenage fatal qui conduisit d'abord à la défaite du général CROOK à la bataille de Rosebud, puis à celle du général CUSTER, mort à la célèbre bataille de Little Big Horn, le 25 juin 1876.
Malheureusement, d'autres troupes toujours plus nombreuses et surarmées (artilleries, fantassins) vont entraîner une série de défaites indiennes, dont Wolf Mountain, le 8 janvier 1877, par le général Nelson A. NELSON sur 600 sioux emmenés par le valeureux chef CRAZY ORSE qui se rend le 6 mai 1877, accompagné de 100 personnes. Il fut mit dans une réserve où il mourut mystérieusement. Quand à SITTING BULL, après avoir essayé d'emmener le reste de son peuple au Canada, après avoir souffert de la famine et être sans arrêt harceler par les troupes de NELSON à la frontiaire américano-canadienne, il se rendit à sont tour le 19 juillet 1881. Il mourut lui aussi dans des conditions louches, le 15 décembre 1890, sous le feu de "policiers indiens" venus l'emprisonner de peur qu'il rejoingne une nouvelle révolte menée par "Short Bull" -->"Taureau Assis" et "Kickking Bear"-->"Ours en colère", à la suite d'une nouvelle religion qui prophétisait la disparition prochaine de tous les blancs et le retour à la vie traditionnelle des indiens.
C R A Z Y H O R S E
IL semblerait que l’histoire de Crazy Horse commence vers 1840 ou 1841, dans les plaines herbeuses près de la rivière Belle Fourche (petite localité au nord des Black Hills dans le Dakota). il serait né près de la colline nue dans le site sacré des Black Hillso, d’un père Oglalas et d’une mère Minneconju. Crazy Horse avait cependant la peau claire et des cheveux frisés, si bien que certains ont pu croire qu’il était plutôt métis. Son nom d’enfance fut d’ailleurs Curly Hair ce qui veut dire Cheveux Bouclés. Il semble que le jeune Crazy Horse fut témoin du massacre de Grattan en août 1854 près de Fort Laramie dans le Wyoming. C’est là que le jeune lieutenant John Grattan et ses soldats furent tués par les Lakotas alors qu’ils tentaient d’arrêter un guerrier accusé de voler du bétail.
Crazy Horse ( Cheval Fou - Tasunke Witko ) de son vivant était considéré par son peuple comme le Sauveur. Il était pourvu de toutes les qualités qui font les grands chefs : une grande force de caractère, un grand dévouement à la cause de son peuple et un courage incomparable.
Enfant, il était plutôt doux et renfermé. Mais, plus tard, il devint un redoutable guerrier.Dès son plus jeune âge, Crazy Horse nourrit une profonde haine à l’égard des Blancs. Ce sentiment lui avait été notamment inspiré par la découverte du campement dans lequel il vivait près de Ash Hollow dans le Nebraska, complètement détruit par l’armée américaine, le 3 septembre 1855.
Les manifestations d’hostilité des Indiens à l’égard des Américains n’avaient jamais complètement cessé pendant la guerre civile (guerre de Sécession) mais, en 1864, le massacre de Sand Creek marqua le début d’une nouvelle période de conflit ouvert. C’est à cette époque que Crazy Horse devint un grand chef de guerre. Il était toujours le premier à mener l’attaque et le dernier à battre en retraite.Il combattit avec les plus grands chef Lakotas, tout d’abord aux cotés de Makhpiya Luta (Red Cloud ou NuageRouge en français) puis aux cotés de Tatanka Yotanka (Sitting Bull ou Taureau Assis en français).La légende dit que Tashunka Witko pouvait galoper devant une rangé de soldats lui tirant dessus, il faisait trois passages sans qu’aucune balle ne l’atteigne puis il appelait ses guerriers et leur disait : "vous voyez, je ne suis pas blessé et ils ne m’ont pas abattu, alors nous allons charger".
Dès 1866, Tashunka Witko participe à la guerre de Nuage Rouge contre les blancs, et le 21 décembre de cette même année, il anéantit à la tête de ses guerriers un détachement de 80 hommes sous le commandement du capitaine Fetterman au Fort Phil Kearney et participa au combat de Waggon-Box, le 21 août 1867. Pendant la décennie suivante, Tashunka Witko ne cessa de lutter contre les Blancs et, lorsqu’il ne les combattait pas, il les évitait soigneusement. Au mois de juin 1876, Tashunka Witko rejoint, comme beaucoup de Sioux et de Cheyennes, le campement du chef Sitting Bull. L’armée envoya trois colonnes pour forcer les indiens à regagner leur réserves. Le 17 juin, Tashunka Witko, à la tête de ses guerriers, bat et repousse les troupes du général CROOK près de la Rosebud River, puis il rejoint Sitting Bull et le 25 juin, leurs forces conjointes remportent la célèbre bataille de la Little Big Horn sur le 7ème régiment de cavalerie du général CUSTER.
L’année suivante fut désastreuse pour les indiens. L’armée, désireuse de venger CUSTER, ne cessa de les pourchasser. Les soldats étaient supérieurs en nombres et en armes et ne laissèrent aucun répit aux Sioux et aux Cheyennes, forçant ainsi le chef Sitting Bull à se réfugier avec ses Hunkpapas au Canada. Dans cette traque, l’armée utilisa même l’artillerie pour venir à bout des indiens. Au printemps 1877, à bout de force, les Sioux de Tashunka Witko durent se rendre. Et c’est la tête haute que le chef prit le chemin de la réserve à la tête de près de 300 familles Sioux soit environ deux milles hommes, femmes et enfants.Pour éviter d’éventuels troubles dûs à la présence de ce grand chef, l’armée décida d’enfermer celui-ci. Il fut lâchement assassiné, le 7 septembre de la même année, par une sentinelle qui prétendit qu’il avait cherché à s’enfuir. Tashunka Witko s’éteignit dans la nuit après avoir prononcé c’est paroles : "Mon père, je suis mortellement blessé, que l’on fasse savoir aux miens qu’il est inutile de compter sur moi plus longtemps". Quelques temps avant cela, Tashunka Witko avait déjà perdu sa femme et sa fille, mortes de tuberculose. Crazy Horse fut conduit à sa dernière demeure par quelques amis et, aujourd’hui encore, seuls quelques initiés savent où il est enterré.
R E D C L O U D
Le nom de ce Sioux (Nuage Rouge - Makhpia-sha) est lié à un conflit qui oppose son peuple à l’armée américaine en 1866. Red Cloud naît en 1822 dans la tribu des Oglalas, dont il deviendra un des chefs.
Dans les années 1860, la construction d’une route devant conduire les chercheurs d’or jusqu’aux mines du Montana à travers les terres de chasse des Sioux le pousse à la révolte. En effet, toute l’économie du peuple Sioux est fondée sur la chasse et l’exploitation du bison. Les vastes troupeaux ont besoin d’un espace vierge pour prospérer et la réalisation de cette route menace l’avenir des animaux et de leurs chasseurs. Red Cloud et ses troupes tiennent tête aux militaires, mais après la découverte d’or sur son territoire, le chef sioux ne pourra empêcher la spoliation des terres de ses ancêtres. En 1866, Red Cloud prend le commandement d’un groupe de guerriers Sioux, auxquels s’allient des Cheyennes, pour faire le siège de trois camps fortifiés construits pour défendre la route. L’action, qui dure plus d’un an, est un succès et, en 1868, les militaires sont contraints de détruire les forts. Le 29 avril 1869, Red Cloud signe avec les représentants du gouvernement le traité de Fort Laramie par lequel ces derniers s’engagent à abandonner la route. Le projet des politiciens reste cependant de contraindre les Sioux à se retirer dans des réserves et de récupérer leurs terres. La découverte d’or dans le territoire des Black Hills, sur la terre des Sioux, précipite les choses. A l’affût du précieux métal, les chercheurs d’or se ruent sur les lieux, sous protection militaire, et provoquent une violente révolte des Sioux. Red Cloud manifeste sa colère mais ne prend pas part au conflit armé, où s’illustrent Crazy Horse et Sitting Bull. Après la victoire de l’armée et la mort de Crazy Horse, il est contraint avec son peuple à gagner les réserves situées dans l’actuel Dakota du Sud. Il meurt en 1909 dans la réserve de Pine Ridge.
C H E F J O S E P H
Ce qui suit est le témoignage bouleversant d'un grand Chef indien qui ne comprend pas pourquoi l'homme blanc n'a pas de parole, l'obligeant dans ses derniers retranchements à renier la sienne, au sujet de son père mourant à qui il avait promis de ne pas céder la terre où celui-ci va être enterré :
Mon père m'a fait appeler. J'ai vu qu'il allait mourir. J'ai pris sa main dans la mienne. Il m'a dit :
Mon fils, mon corps retourne vers ma mère la terre, et mon esprit va bientôt voir le Chef Grand Esprit. Quand je serai parti, pense à ton pays. Tu es le chef de ce peuple. Ils attendent de toi que tu les guides. Rappelle-toi toujours que ton père n'a jamais vendu son pays. Tu dois te boucher les oreilles chaque fois qu'on te demandera de signer un traité pour vendre ton pays natal. Encore quelques années et les hommes blancs t'encercleront. Ils ont les yeux sur cette terre. N'oublie jamais, mon fils, mes paroles de mourant. Cette terre renferme le corps de ton père. Ne vends jamais les os de ton père et de ta mère.
J'ai pressé la main de mon père et je lui ai dit que je protègerai sa tombe de ma propre vie. Mon père a souri et s'en est allé vers la terre des esprits. Je l'ai enterré dans cette belle vallée où l'eau serpente. J'aime cette terre plus que tout le reste au monde. Un homme qui n'aimerait pas la tombe de son père serai pire qu'un animal sauvage.
"Tous les hommes ont été créés par le même Esprit Divin. Nous sommes tous frères. Notre terre est la mère de tous les êtres humains, et tous devraient bénéficier de ses bienfaits de manière égale. Je sais que nous autres, Indiens, devons changer... Nous voulons seulement avoir les mêmes droits que les autres hommes, nous voulons être comme faisant partie de l'humanité. Et lorsque l'Indien sera traité par l'homme blanc comme tout autre être humain, alors nous ne connaîtrons plus la guerre. Nous aimerions être les enfants d'une même et seule famille sous un seul et unique ciel entouré du même pays, et nous prions pour que cela advienne."
«Je suis fatigué de me battre. Nos chefs ont été tués. Looking Glass est mort. Too-Hul-Hul-Sote est mort. Tous les anciens sont également morts... Celui qui dirigeait nos jeunes gens, Ollokot, est mort. Oh ! il fait si froid et nous n'avons pas de couvertures. Nos petits enfants meurent de froid. Certaines personnes parmi mon peuple se sont enfuies dans les collines, elles n'ont ni couvertures ni nourriture. Personne ne sait où elles sont allées, peut-être sont-elles déjà morte de froid. Je veux qu'on me laisse du temps pour rechercher mes enfants, et voir combien je peux en retrouver vivants. Il se peut que je les retrouve parmi les morts. Écoutez-moi, dites au Général Howard que je connais son cœur. Le mien est triste et tourmenté. À partir de ce jour, de l'endroit où se tient le soleil, je ne combattrai plus jamais !»
Ces trois textes ne sont pas mis dans un ordre aléatoire, ils sont là pour montrer à quel point les blancs ont réussi à faire plier la volonté d'un homme et avec lui celle de tout un peuple. En 1883, le président HAYES autorisa une petite partie de la bande de Chef Joseph a regagné leur terre, ce dernier n'y fut pas autorisé et resta dans la réserve Coville dans l'État de Washington où il mourut en 1904. Le départ de ce groupe ne se fit pas tout seul, voici un discours qu'il prononça le 14 janvier 1879 devant le Congrès :
« J'ai serré la main a beaucoup d'amis, mais il y a des choses que je veux savoir et que pas un ne semble capable d'expliquer. Je ne peux pas comprendre comment le gouvernement qui envoie un homme combattre, comme il le fit avec le général MILES, peut ensuite rompre ses promesses. Un tel gouvernement a quelque chose de mauvais en lui... Je ne comprends pas pourquoi rien n'est fait pour mon peuple. J'ai entendu discours après discours mais rien n'est fait. Les bonnes paroles ne servent à rien s'il n'en sort quelque chose.. Les paroles ne me rendent pas mes morts. Elles ne me rendent pas mon pays envahi aujourd'hui par l'homme blanc. Elles ne protègent pas la tombe de mon père. Elles ne me rendent pas mes chevaux et mon bétail.
Les bonnes paroles ne me rendent pas mes enfants. Les bonnes paroles ne changeront rien à la promesse de votre chef de guerre le général MILES. Les bonnes paroles ne donnent pas bonne santé à mon peuple, et ne les empêchent pas de mourir. Les bonnes paroles ne donneront pas à mes gens un lieu où ils puissent vivre en paix et prendre soin d'eux-mêmes.
Je suis fatigué des discours qui ne débouchent sur rien. J'ai le cœur malade quand je me rappelle toutes les belles paroles et les promesses non tenues ; il y a eu trop de paroles venant d'hommes qui n'avaient pas droit à la parole. Trop de mauvaises interprétations ont été faites ; trop souvent les hommes blancs se sont mépris sur les Indiens.
Si l'homme blanc veut vivre en paix avec l'Indien, il peut vivre en paix. Il n'est pas nécessaire de se quereller. Traitez tous les hommes pareillement. Donnez-leurs à tous une chance égale de vivre et de croître... Vous pouvez aussi bien attendre des rivières qu'elles coulent à l'envers, qu'exiger de n'importe quel homme libre qu'il soit content d'être enfermé et que la liberté d'aller où bon lui semble lui soit refusée. Si vous attachez un cheval à un piquet, vous attendez-vous à ce qu'il grossisse ? Si vous parquez un Indien dans un coin de terre et que vous l'obligez à rester, il n'y sera pas content et il ne croîtra ni ne prospèrera.
J'ai demandé à certains grands chefs Blancs d'où ils tenaient le droit de dire à l'Indien qu'il resterait dans un endroit alors qu'il voit les hommes blancs aller où ils veulent. Ils ne peuvent me répondre. Ce que je demande au gouvernement, c'est d'être traité comme les autres hommes sont traités. Si je ne peux pas aller dans mon propre foyer, donnez-moi un foyer où mon peuple ne mourra pas si vite...
Je sais que ma race doit changer. Nous ne pouvons rester tels que nous sommes à côté de l'homme blanc. Nous ne demandons qu'une chance égale de vivre comme tous les autres hommes vivent. Nous demandons à être reconnus comme des hommes. Nous demandons que la même loi soit appliquée pareillement à tous les hommes. Si un Indien viole la loi, punissez-le par la loi. Si un homme blanc viole la loi, punissez-le aussi.
Rendez-moi ma liberté - liberté de voyager, liberté de m'arrêter, liberté de travailler, liberté de faire du commerce là où je le choisis, liberté de suivre la religion de mes pères, liberté de penser et d'agir pour moi-même - et j'obéirai à chaque loi ou je me soumettrai au châtiment.»
«Nos pères nous ont transmis de nombreuses lois, qu'ils avaient apprises eux-mêmes de leur pères. Elles disaient de traiter les hommes comme ils nous traitent, que nous ne devions jamais rompre un accord les premiers, que c'était une honte de dire des mensonges, que seule la vérité devait être dite.»
G E R O N I M O
GERONIMO (Goyathlay) naît en 1829 à No - Doyon Canyon (aujourd’hui Clifton), dans l’Arizona. Dès l’âge de 17 ans, il participe à des attaques contre les colons mexicains et américains au Nouveau Mexique, qui ne sera cédé aux Etats -Unis par le Mexique qu’en 1848.
Leader des Apaches à Sonora, sa carrière guerrière fut liée à celle de son beau-frère, Juh, un chef Chiricahua. Il fut entre autre son porte-parole. En effet, Geronimo ne fut jamais un chef indien, mais un Homme Médecine, hautement respecté par tous les chefs Apaches de sa région. Geronimo fut le meneur des derniers combattants indiens qui capitulèrent cérémonieusement devant le gouvernement américain. Il a toujours combattu le découragement de son peuple, et est celui qui a tenu le plus longtemps face aux troupes américaines. Ce fut le massacre de sa femme et ses enfants en 1858, perpétré par les troupes espagnoles au Mexique, qui a poussé celui-ci dans cette lutte guerrière. Très vite, ses pairs reconnurent sa bravoure et ses capacités de leader. Cependant, en 1876, oubliant l’accord passé avec Cochise, le gouvernement fédéral décide de retirer les Chiricahuas de leur réserve au Sud de L’Arizona pour les conduire au Nouveau Mexique, Geronimo reprend la guérilla. Les raids contre les installations américaines sont entrecoupés de périodes où il se cache au sein de son peuple. Capturé par le général George Crook en mars 1886, Geronimo s’échappe de nouveau avec, cette fois, 35 guerriers et 109 femmes et enfants, plutôt que de signer un trait envoyant sa tribu en Floride. Il est poursuivi jusqu’au Mexique par les hommes du général Nelson Miles et doit se rendre en septembre 1886.Commence alors un curieux périple pour Geronimo et ses 450 Chiricahuas qui d’Arizona sont exilés en Floride, puis conduits dans l’Alabama, pour finalement s’installer dans la réserve de Fort Sill, dans l’Oklahoma en 1894. Parvenu à une solution acceptable pour son peuple, Geronimo mène alors une existence paisible. Il rencontre Buffalo Bill et participe en 1905 au plébiscite de l’élection du Président Theodore Roosevelt en défilant à Washington. Après avoir dicté ses mémoires, Geronimo s’éteint en 1909 dans sa réserve de Fort Sill, prisonnier de guerre, sans avoir jamais pu rentrer chez lui.
C O C H I S E
NÉ vers 1812, Cochise fut le chef du groupe Chokonen de la tribu Apache Chiricahua qui mène alors une existence semi-nomade entre les territoires de l’actuel Arizona et du Nouveau Mexique. Devenu Chef Chiricahua il ne fut pas, dès le début, hostile aux blancs.
Il commença à se battre contre eux en 1861 à cause d’une gaffe commise par un lieutenant de l’armée américaine (George Bascom). Cette année-là, Cochise et quelques-uns des siens se rendent chez les soldats pour se disculper d’un enlèvement d’enfant dont on les accuse. (Plus tard, on apprit qu’une autre bande d’indiens l’avait capturé). Ils sont alors traité en prisonniers. Cochise s’échappa avec sa femme.Après plusieurs semaines de combat, deux compagnies de dragons conduisirent les Apaches qui restaient au Mexique, où ils les massacrèrent. Bascom fit pendre tous les otages masculins, dont le frère de Cochise. En représailles, les Apaches tuèrent près de 150 blancs et mexicains sur une période de deux mois. Vers la fin de 1861, les soldats quittèrent la région de Chiricahua, pour partir à la guerre dans l’Est.Dès lors, Cochise rejoint Mangas Coloradas pour combattre les blancs. Pendant près de dix années, ses raids violents, savamment conçus et exécutés, contre les fermiers et les soldats américains, le font entrer dans la légende de la résistance indienne.
En 1865, la guerre de Sécession étant terminée, de nouvelles forces militaires sont envoyées dans l’Ouest pour en finir avec la guérilla apache. La troupe de Cochise, très mobile, se réfugiant dans les collines entre deux raids, parvient à tenir l’armée en échec jusqu’en 1871. Au matin du 30 avril 1871, 150 mercenaires anglais, mexicains et indiens Papago attaquèrent un camp indien endormi, où ils massacrèrent une centaine d’innocents, des femmes et des enfants pour la plupart. Les survivants furent placés en esclavage. Le président américain, Ulysse S. Grant, fut indigné par cet épisode, et envoya une commission de paix en Arizona, conduite par le général Oliver Howard et Vincent Coyler. Howard arrangea également une rencontre avec Cochise à l’automne, grâce à l’intervention de Thomas Jeffords.
Cochise était amer, mais réalisait qu’il menait un combat perdu d’avance. Après onze jours de négociation, le général accorda à Cochise une réserve sur les terres Chiricahua, avec Jeffords en tant qu’agent. En contrepartie, Cochise tint parole, son peuple vécut paisiblement jusqu’à sa mort en 1874. A partir de cette date, le gouvernement brisa le traité signé par Cochise et déplaça sa tribu de leurs montagnes vertes vers le désert aride de l’Arizona.Le plus jeune fils de Cochise, Naiche, et Geronimo s’enfuirent avec la tribu et se cachèrent dans les montagnes de Chiricahua. Ils réussirent à rester libres pendant dix ans, ne se rendant finalement qu’en 1886.