Uluru | ||
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Altitude | 869 m | |
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Latitude Longitude |
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Pays | Australie |
Uluru ou Uluṟu, aussi connu sous le nom de Ayers Rock (bien que ce nom ne soit plus officiel), est une formation rocheuse du centre de l'Australie dans le Territoire du nord, plus précisément dans sa partie désertique, l'outback. Il représente le monument national des Australiens. Avec Kata Tjuta, elle représente l'une des deux formations emblématiques du parc national d'Uluru-Kata Tjuta. C'est un rocher sacré pour les aborigènes d'Australie qui contient des sources, des mares, des cavernes et des peintures rupestres.
Les autochtones Pitjantjatjara appellent le rocher Uluṟu (API: /uluɻu/). Ce mot n'a pas de signification connue, si ce n'est que c'est un nom de famille. Le r souligné ṟ dans Uluru représente une consonne spirante rétroflexe voisée utilisé par certains dialectes de l'anglais américain. Le 19 juillet 1873, William Gosse visite le site et le nomme Ayers Rock en hommage à Henry Ayers, premier ministre de l'Australie-Méridionale au XIXe siècle. Le nom aborigène est rapporté par l'expédition Wills en 1903. Les deux noms sont alors utilisés et jusqu'à récemment Ayers Rock était le plus utilisé par les étrangers.En 1993, une politique de double dénomination est officiellement mise en place, consistant à accoler au nom anglais le nom traditionnel aborigène. Et le 15 décembre 1993, il est renommé « Ayers Rock/Uluṟu » et devient le premier nom double du Territoire du Nord. Le 6 novembre 2002, l'ordre est inversé en « Uluṟu/Ayers Rock ».
Il se situe plus exactement dans le parc national d'Uluru-Kata Tjuta, près de la petite ville (qui peut être assimilée à un complexe touristique) de Yulara, à 335 km au sud-ouest d'Alice Springs. Il a une hauteur de 348 mètres et un périmètre de 9,4 km. Il fait 2,5 km de long.
On le décrit souvent comme un monolithe, mais il est en fait la partie émergée d'une formation rocheuse du sous-sol dégagée du sol par l'érosion. Il est plus approprié, du point de vue géologique, d'y voir un inselberg, une « montagne-île » [1].
Ce monolithe est vieux de plus de 400 millions d'années, à cette époque la région était recouverte de montagnes rocheuses et sableuses, Uluru était l'une d'elles et s'élevait alors beaucoup plus haut qu'aujourd'hui. Au fil du temps, du vent et de l'érosion, les montagnes sont devenues des dunes de plus en plus basses, leur sable dégringolant et élevant le niveau du sol. À cela se sont ajoutées de fortes inondations : les eaux ont poli, enseveli sous le sable, puis en se retirant ont modelé ces paysages. Seul Uluru émerge aujourd'hui, bien que les deux-tiers de ce rocher soient cachés sous le sable.
Uluru est connu pour sa capacité à changer de couleur en fonction du jour et de l'heure. Il est composé de grès incrusté de minéraux comme les feldspath et de particules de fer oxydées qui lui donnent sa fameuse couleur rouille à l'aurore et au crépuscule. C'est le deuxième plus grand inselberg au monde[2].
Quarante-six espèces de mammifères indigènes vivaient dans la région d'Uluru il y a quelques dizaines d'années. Les derniers contrôles indiquent qu'il en reste vingt-et-une. Des essais de réintroduction sont en cours pour des espèces disparues localement comme le leipoa ocellé, le phalanger renard, le lièvre-wallaby de l'ouest , le bilby, le boodie et le wallaby des rochers[3]. Le Mulgara, le seul mammifère de la région considéré comme espèce en danger a un domaine très réduit, une etroite bande de terre qui va du voisinage d'Uluru à la limite nord du parc. Cette zone abrite aussi la taupe marsupiale. Les espèces de chauve-souris de la région sont au nombre de sept qui s'abritent le jour dans les grottes et les fissures d'Uluru et de Kata Tjuta. La plupart des chauve-souris se nourrissent de proies attrapées en vol dans un rayon de 100 mètres autour du rocher. Le parc abrite une grande quantité de reptiles avec soixante-et-treize espèces identifiées dans le parc. Il faut citer le python de Ramsay et le grand lézard du désert considéré comme vulnérable.Quatre espèces de grenouilles se trouvent en abondance dans la région après les pluies de l'été.Les anangus; aborigènes du parc, continuent de chasser à la limite ou à l'extérieur du parc. La chasse est limitée au kangourou roux, à l'outarde d'Australie, à l'émeu, au varan de Gould et au varan Perenti. Sur les vingt-sept espèces de mammifères trouvés dans le parc, six ont été importées par les européens. Ce sont: la souris, le chameau, le renard, le chat, le chien et le lapin. Ces espèces se rencontrent dans tout le parc mais leur densité est plus forte à proximité des points d'eau.
La flore du Parc national d'Uluru - Kata Tjuta comprend la plus grande partie de toutes les plantes trouvées au centre de l'Australie. Nombre d'entre elles sont rareset ne poussent que dans le parc ou dans son voisinage. La croissance et la reproduction de la flore du parc est sous la dépendance des pluies qui sont très irrégulières. Quelques plantes sont capables de résister au feu et quelques unes d'entre elles en sont dépendantes pour se reproduire.Les plantes jouent un rôle important dans les légendes aborigènes et beaucoup de plantes sont associées à des ancêtres. Les arbres comme le Mulga et le Corymbia opaca, l'arbre à sang, sont utilisés pour faire des outils comme des lances, des boomerangs et des cuvettes. La sève rouge du Corymbia opaca est utilisée comme désinfectant et comme collutoire dans les rhumes et infections respiratoires. Il y a plusieurs espèces de plantes menacées dans le parc. La plupart d'entre elles, comme l'Ophioglossum, ne poussent que dans les zones humides à la base des rochers zones qui sont le plus piétinées par les visiteurs.Depuis l'arrivée des européens, 34 plantes exotiques ont été introduites dans le parc ce qui représente 6.4% de la totalité de la flore du parc. Certaines, comme Cenchrus ciliaris, ont été introduites pour réhabiliter des zones abimées par l'érosion. C'est l'espèce la plus envahissante du parc qui a tendance à coloniser toutes les zones un peu humides. D'autres espèces ont été importées accidentellement apportées par les véhicules ou les visiteurs.
Le parc reçoit en moyenne 307,7 mm de précipitation par an et les températures moyennes vont de 37,8°C pour les maximales en été à 4,7°C pour les minimales en hiver. Les records enregistrés dans le parc sont de 45°C en été et de -5°C une nuit d'hiver. Les rayonnements ultra-violets sont très forts sur tout le parc[4].Les aborigènes partagent l'année en cinq saisons:
Piriyakutu (Août/Septembre) - Période de reproduction des animaux et de floraison des plantes;
Son isolement dans la plaine et la violence des orages que sa masse attire, en font un lieu de référence mythique pour les aborigènes. Ils racontent que le rocher a été bâti, au temps de la Tjukurpa (le Temps du rêve, en anglais Dreamtime ou Dreaming), par deux enfants mythiques jouant avec de la boue. Il est le lieu central des croyances des Anangus, pour qui le serpent arc-en-ciel Yurlungur dort dans l'un des bassins du sommet. Tout autour de ce rocher, de nombreux sites sont sacrés et porteurs de mémoire et de légendes.
Le temps du rêve (Tjukurpa en langue anangu) aussi appelé le rêve, est le thème central de la culture des aborigènes d'Australie. Le « temps du rêve » explique les origines de leur monde, de l’Australie et de ses habitants.
Le temps du rêve désigne l’ère qui précède le temps, avant que la Terre ne soit créée, une période où tout n'était que spirituel et immatériel. Selon les aborigènes le temps du rêve existe toujours et peut être atteint pour des besoins spirituels. Au travers du temps du rêve, il est possible de communiquer avec les esprits et de déchiffrer le sens des mauvais présages, maladies et autres infortunes. À l'origine du monde, Baiame, le Premier Être, lui donna sa forme en la rêvant.
Dans la mythologie des Aborigènes d'Australie, Baiame était l'ancêtre et dieu patron des Kamilaroi. Il était un dieu du ciel, un dieu de la vie et de la mort, un dieu de la pluie et des shamans. Il était marié à Birrahgnooloo, avec qui il était le père de Daramulum.
Dans la conception aborigène du monde, chaque événement laisse une trace sur terre et tout dans la nature découle des actions d’êtres métaphysiques qui créèrent le monde. La signification de certains lieux et formations naturelles est liée à leur origine dans le temps du rêve. Certains lieux ont un « pouvoir de rêve », rêve dans lequel réside le sacré. Ainsi, les Noongar de la région de l’actuelle ville de Perth sur la rive ouest de l’Australie, croient que l’escarpement rocheux « Darling Scarp » est le corps d’un Wagyl (encore transcrit Waugal ou Waagal) un être ophidien gigantesque du temps du rêve, qui en serpentant dans le paysage a créé lacs et rivières (en particulier la rivière Swan).
Selon leur croyance, la vie consciente serait la création par le rêve d'entités désignées sous le nom de « fourmis vertes » ou « hommes éclairs » jaillis tels la foudre du titanesque « serpent arc-en-ciel » pour ensemencer la terre en y créant les plantes et les animaux, dépendant étroitement les uns des autres, avant de se réfugier, profondément enfouis sous les blocs de grès présents sur les sites sacrés, tel celui d’Uluru (Ayers Rock) (au centre du continent australien) ainsi que sous l’épais manteau du continent des brumes glacées, à la suite du grand cataclysme engendré par l’affrontement de deux de leurs frères, à cause du don de la mémoire aux humains. Elles sont en sommeil depuis, et cela jusqu'à ce que le monde de la surface soit de nouveau propice à leur règne, utilisant la(télépathie) afin de diriger les pensées et les actes de leurs créatures (terraformation).
Le rocher étant sacré pour les Aborigènes, son ascension est vivement déconseillée à ceux qui souhaitent respecter leurs croyances. La sévérité des lois ancestrales aborigènes peut les conduire à des comportements violents vis-à-vis de leur propre personne (automutilations, scarifications, etc.) en cas de profanations. L'intérêt de l'ascension ne vaut pas les conséquences qu'elle implique, une façon de profiter du rocher étant d'en faire le tour. L'ascension d'Ayers Rock suit un parcours de 1,6 km. La montée est longue (plus d'une heure de marche) et n'est pas facile car la pente varie entre 30 et 60 degrés à certains endroits. La chaîne qui permet une ascension plus aisée est par moment indispensable. Les accidents, parfois mortels, sont nombreux. Au sommet du rocher, extrêmement venteux, se trouve une plaque qui permet d'identifier les montagnes environnantes jusqu’à 157 km de distance.