*Poésies****

 L'oiseau Dodo

C'était un drôle de Zoziau

Dodo qu'il s'appellait

vivant dans l'île écarlate

du haut de ses deux pattes

l'air d'un dîplomate

se dandinant jusqu'à Mafate

sapristi, qu'il était fiérot


Dodo le drôle de Zoziau

du genre maladroit, il l'était

chaque fois, s'affalant parterre

en plein milieu de la poussière

sa tête de Coq de Bruyère

tombant la première

sapristi, qu'il était lourdaud


Dodo le drôle de Zoziau

très heureux qu'il était

du joli plumage rond

sur son croupion

le faisant ressembler à un dindon

plus qu'à un pigeon

sapristi, qu'il était beau


Dodo le drôle de Zoziau

bizarre pour communiquer

il moulinait de ses ailes

faisant un bruit de crécelle

pour attirer les femelles

parmi les plus belles

sapristi, quel bel Hidalgo

 

Dodo le drôle de Zoziau

S'en est allé se promener

sur les hauts, dans les bas

les cirques et le volcan visita

sur la pointe de ses pas

avant que l'enfant ne se réveilla

sapristi, quel doux Zozio que voilà

 

Dodo le drôle de Zoziau

étaient plus qu'adorés

de tous les habitants de l'île

surtout pour sa chair grise

qu'ils trouvaient exquise

et c'est ainsi qu'il fût décimé

sapristi, il a tiré le mauvais numéro

 ASTRONOMIE ANATOMIQUE

Je suis entré dans un planétarium

pour y réviser mes constellations

Il avait la forme d'un ballon

gonflé, non pas à l'hélium

mais par notre propre respiration

l'entrée avait la forme d'un vagin

qu'on pénétrait à 4 pattes

Lorsque le ventre était bien plein

que commence le spectacle!

Alors débutait le mouvement des étoiles

qui défilait sur la grande toile

Lorsque l'enchantement fut fini

et que nous prenions le chemin de la sortie

le ballon, progressivement, se dégonflait

accouchant de nous, ses nouveaux-nés

(A) franchi le pont sur le Rhône

Passé le pont, la ville sur la défensive, me regarde de loin telle une femme emmitouflée de ses remparts protecteurs. Entrant par la porte blanche, à la hussarde, il me vient à l’esprit comme une sorte de signal qui fait ralentir mes pas sonnant sur les pavés bruns.

Quand j’ai franchi le pont sur le Rhône

Voilà de nombreuses années

J’avais l’âme en berne et les pensées moroses

Le nez dans mes petits souliers

 

Devant moi rayonnait la Cité Papale

Dressant bien haut ses clochers

Tandis que telle une vestale

La Vierge irradiait sur son rocher

 

Le Jaquemart carillonnait

Du temps qui s’égrenait

Résonant autant dans ma tête décérébrée

Qu’au creux de ma tristesse d’abandonné

 La ville respire les embruns rosés d’un mistral capricieux, ne faisant qu’augmenter la curiosité   entre elle et moi. En fermant les yeux, je vois des tâches sanglantes apparaître et danser une sarabande électrique. Je me calme, il faut que je me calme !

Lorsque soudain au détour

d'une sombre ruelle du moyen âge

Tu as guidé mes yeux vers ton corsage

En me jouant le plus beau des tours

 

 D'un ballon prisonnier flippant

Tu en a fait deux

Dans leur nid douillet tels des œufs

Au creux de ton décolleté pigeonnant

 

 J’ouvre à nouveau les yeux doucement, tout doucement et je te vois là, tout entière devant moi :  ville-femme, la femme-ville, avec :

tes longues jambes-artères en collants gris perle,

ton rouge baiser déposé sur les rideaux de théâtre

ton œillade pochée violette place des corps saints

ta chevelure de tuiles rouquine, un brin coquine

tes narines pincées des relents d’égouts

tes aisselles de gargotiers poivre et sel mêlées

tes seins pomelos made in América d’El Sud des halles

ton ventre en a-plat peint sur la place de l’Horloge

ta toison ombrée des ruelles entortillées de mystère

tes oreilles vibrantes aux airs d’Opéra,

 

                                POESIE URBAINE

                                Peu à peu le temps se remet au beau

                       Revoilà les bouteilles de bière dans les caniveaux

                                                                               (Monique)

                      DUR de la FEUILLE

                       Pour mon anniversaire, Je n'ai pas bien compris

                       si c'est une Rollex

                       ou plutôt un Solex

                       Que va m'offrir mon ex

                                                                               (Robert)

 

  DAME NATURE  

 La montée parmi les rochers est rude.

A mi-parcours, nous reprenons souffle,

regardant derrière nous tout le chemin parcouru.

 Pour la circonstance, Dame Nature

Est délicieusement en beauté .

Mettant l'une de ses plus belles robes,

verte avec une bordure horizon bleutée

nantie d' une vertigineuse échancrure

 nous offrant ses générosités.

Tout en reprenant notre ascension,

je me dis qu'au plus nous montons,

au plus nous allons gagner

en profondeur sur son décolleté.

 

 Il y a comme un paradoxe

Il y a comme un paradoxe d'une société en pleine morosité

où les gens font des gueules d'enterrement

s'apitoyant sur leur combien triste sort,

 mais dès que vous leur parlez de mort,

ils poussent des cris d'orfraies

en jurant et se signant, coquin de sort

qu'il ne faut pas parler de crise dans la maison d'un banquier !

 

Quatrain à partir de "L'ange avait du poil sur le nez"

"L'ange avait du poil sur le nez"

L'aurait pu l'avoir dans la main

C'est toujours mieux que de l'avoir aux jambes

Juste à la limite des chaussettes, pile poil !

 

Un court silence, un ange passe

Les prie-Dieu taillent une bavette

Jusqu'à ce que les fidèles se tassent

bruit de clochette, un autre silence se passe

 

A poil ! A poil ! A poil l'ange !

les grenouilles de bénitier l'encouragent

du bord du grand bassin orange

il s'apprête à faire le saut de l'ange

 

Rumeurs de la foule

suivi d'un silence d'Omerta

pas un bruit, pas une houle

soudain, un ange passe en moto, pétaradant !

 

L'avoir sur, ce poil dans le nez

sûr que l'esthétique en prend un coup

sans transition et sans confession

vaut mieux l'ange que moi itou !

Le ZOO extraordinaire !  

Charles TRENET avait son jardin extraordinaire

J’ai un ZOO qui a tout pour plaire !

 

Avec son vieil éléphant,

du poil blanc à ses dents,

Avec son malin ouistiti,

tout petit, tout petit, tout petit

Avec la précieuse Madame la girafe

qui n'arrête pas de faire des gaffes,

Avec le monarque Roi Lion

qui se prend pour Napoléon

Et la paone de son œil rond

crie après son mari : « Léon » !

Avec son rhinocéros, un os de boucher,

sur son nez qui le fait loucher

Avec se vantard d'hippopotame

se targuant d’avoir une âme,

Avec son troupeau de flamants, une patte en arrière,

                                                      une patte en avant

Avec son caractériel buffle,

Mon Dieu ! quelle tête de mufle !

Avec son ombrageux zèbre

qui fait partie de la pègre,

Avec cet indolent gnou,

Mon Dieu qu’il est mou !

Avec sa gracieuse chamelle,

de ses jambes s’emmêlent

 

Et avec tout cela

Un gardien qui n’y voit que du feu

Et des visiteurs qui sont bien heureux

Il est plus facile pour un(e) (nom d’un animal) que de  

Il est plus facile pour une girafe

 de faire taches en société

que d’être bien peignée

 

Il est plus facile pour une chauve-souris

de se passer de coiffeur

que de sourire à ma sœur

 

Il est plus facile pour un cacatoès

De manger des cacahuètes

Que de marcher avec des baskets

Il est plus facile pour un renard

D’avoir un quart d’heure de retard

Que par distraction, louper son car

 

Il est plus facile pour un phoque

D’être traité de PD

Que de pratiquer

 

 Je rêve que

 Je rêve que toutes les grandes surfaces se réduisent comme des peaux de chagrin

 Je rêve que le Roi devienne nu et à jamais éhonté de qu'il a fait

 Je rêve que les banderoles racistes et haineuses s'inscrivent en lettres indélébiles sur le                      front de ceux qui les ont peint

 Je rêve qu'à force d'être pris pour des poires, la colère des consommateurs                       devienne rouge tomate

 Je rêve que tous les conservateurs du monde se donnent la main

                     et trouvent à s'exhiler dans un pays lointain, lointain 

LA  FEMME  FLEUR

ANNICK, une femme qui a du chien

Même s’il lui arrive de perdre le sien

Sait par l’expérience de celle a qui on ne fait de cadeau

Que les apparences ne sont que l’emballage du dit «cadeau»

En effet, rubans satinés, papier d’argent étoilé

Ne serait surpasser, ni remplacer  

La jolie plante qui croît à l’intérieur

Et qui ne peut être que son petit cœur

 

Comme un goût de sapin qui revient

L'heure de la retraite

La nuit s’affaisse sur les frêles épaules de l’homme cheminant

Les oiseau de nuit se taisent respectueusement

En le regardant passer soufflant comme un dément

Puis s’arrêtant au milieu d’une clairière éclairée

D’une sarabande de perles de rosée frémissantes

 

Il lève la tête,

chausse ses lunettes,

et s’assoit lourdement sur un rocher

quittant ses bottes pour laisser tomber les graviers

qui lui font si mal aux pieds

 

Alors il sent monter en lui tout le poids de son destin

Qui pèse des tonnes dans sa hotte fatiguée

Dans un soupir d'épuisement et les gestes las,

Il se dit que ce n’est plus de son âge de bourlinguer

par monts et par vaux comme un  pauvre échalas.

 Et si, d’ici l’année prochaine,

l’on n’embauche pas son remplaçant

Qu’on ne compte plus sur lui pour assurer la tournée

Sa retraite tant espérée, assurément il l’a prendra

Le reste ne le regarde plus

 

Ceux de la direction qui se croient bien malins,

Déjà que les fêtes de Noël sont devenues commerciales,

Qu’ils en profitent, s’ils le veulent, de privatiser sa tournée

Lui, c’est décidé, il s’en lave les mains.

 

 LA SAISON

La saison est source de mystère et

Péridurale du temps à venir

 

La saison est sèche, langue de feu et

Enflamme les tuiles qui fument

 

La saison est palette dans les fauves et

Les feuilles du bloc-notes s’envolent à tire d’ailes, hirondelles

 

La saison est muette, blanc manteau et

Houppelande en guirlandes étoilées

 

La saison est gironde, fromages en rond et

Donne des sueurs suaves aux papilles réveillées

 

La saison est passée et

Si vite recommencée, en pleurs, en fleurs

 

Elle travaillait chez « Kleb-Art », un coiffeur pour chiens  

              «Elle travaillait pour "Kleb-Art" , un coiffeur pour chiens,

              Tout de rose vêtue, un rien snob avec ses escarpins,

               Dondolinant du corps, des épaules jusqu'au reins,

               Se faisant siffler par tous les hommes pas malins

               Puisque que dans tout le quartier des chiens crétins

               Se mettaient aussitôt à hurler, dans le ciel incertain

               Tout cela pour une coiffeuse qui avait «du chien».

 

 "Et bien moi, je connaissait très bien sa copine

  Qui, tout le jour, triait des graines à l’usine

  Elle avait beau exhiber sa taille fine

  Et sortir avec sa tenue la plus coquine

  Ce n’était même pas les hommes en mal de "parties fines"

  Qu’elle ameutait, ni les chiens qui salivaient à pleines babines

  Mais les chats de gouttières vivant de rapines !

                  Moralité : «Les chats ne font pas des chiens !»

On a vu souvent

 On a vu souvent

 Dans de grands cirques ambulants

 Le pas lourds et triste des éléphants

 Qui tournent en rond sur la piste

 Avec, sur leur dos, une équilibriste

 On a vu souvent

 De loin comme de près

 Du microscope à la  lunette astronomique

 Le temps qui s’écoule

 Et qui nous fait la nique

 On a vu souvent

 D’insupportables  démangeaisons

 A des endroits les plus  invraisemblables

 Qui vous prennent  soudain en public

 Et je vous raconte pas les  contorsions 

 On a vu souvent

 Des vieux retomber en  enfance

 Quant à retomber en   vieillesse pour des   enfants

 Je ne pense pas qu’on  puisse en dire autant !

 On a tous quelque chose de

On a tous quelque chose de

nulle part ailleurs :

Ce qui mène le monde la chose

Et ailleurs, ce qu’il y a de meilleur

 

On a tous quelque chose de

Sympa à raconter, d’abord sa vie

Mais ça devient vite ennuyeux

Alors on la peint en rose

 

On a tous quelque chose de

Secret au fond de soi

Que personnellement je n’ose avouer

Même pas à mon curé

 

On a tous quelque chose de

Ressemblant de ses parents,

Et pourtant, et en même temps

Nous sommes tous différents

 

On a tous quelque chose de

Vieillot et qui nous encombre

A refiler à l’anniversaire

de quelqu’un qu’on aime bien

 

On a tous quelque chose de

Surprenant à vivre

Dans nos petites vies étriquées

A condition que j’ai du temps pour ça

 

On a tous quelque chose de

Merveilleux à partager

La lune en plein jour

La matinée en perles de rosée

 

 Si un jour …                                                                                                          

Si un jour ...

 Le garde barrière vient à passer,

N’oublie pas de refermer derrière lui

 

 Si un jour …

 L’envie te viens de péter les plombs

 Sache que je connais un bon électricien

 Il a pour prénom, Léon

                                                                                                                                                                                                                                               Si un jour …

        La brume recouvre la lune              

                                  Et que les oiseaux de nuit se taisent   

             N’est pas peur, je suis là                

pour te couvrir ...                  

 

Si un jour …

          Chemin faisant, tu rencontres la faucheuse

Soit poli, dit : « Bonjour Madame »

    Flattée, peut-être elle te laissera passer

 Si un jour …

 Le Sirocco apporte du sable du Sahara

 Vérifie bien s’il est ocre ou s’il est rouge

 S’il est rouge, c’est MARS qui se fout en pétard

Si un jour …                         

Ta voisine se met subitement à te parler

Ne prends pas peur, n’est pas l’air étonné

Parle lui à ton tour, histoire de faire causette

                                                      Si un jour …

                                                      Les bras m’en tombent

                                                      La Vénus de Milo retrouve les siens

                                                      Dis-toi qu’il n’y a pas

                                                      De cause à effet 

Si un jour …

 Une envolée de notes portées

 Sur des fils de téléphone

 Font un concert endiablé

 C’est que le printemps est arrivé

  

Ma Ville

Ma ville, tu n’est pas …

De prime abord ce que l’on croit

Encore moins ce que l’on voit

Croassèrent de concert deux corbeaux, de surcroît

 

Ma ville, tu n’est pas …

Mais alors pas du tout

Le bon petit peuple bien de chez nous

Vaillant, accueillant, chantant

Avec juste ce qu'il faut de pointe d’accent

 

 Ma ville, tu n’est pas …

... Mâle, si tu étais une femme

Certes, un peu bourgeoise du portefeuille

Indifférente à la souffrance des autres : Sourde de la feuille

Qui joue l'aguichante quand on l'effeuille

 

Je n'oserai jamais dire ce que tu es pour moi

La honte me monte le long des bras

Qui se lèvent lentement en un entonnoir étroit

Afin de mieux te serrer de joie et d'effroi à la fois !

 

 Le jongleur de mots

 

Le cirque ambulant «DANLADECH»

Plante son pauvre chapiteau

Aux quatre vents son calicot

Dans un village de la haute Ardèche


La saison est purement catastrophique

Et comme un malheur n'arrive jamais sans sa soeur

En s’entraînant dans l’après-midi, un jongleur

S'en mêle les pinceaux et casse sa pipe

 

Le Directeur, très en colère

Imposa de le remplacer par le clown triste

La soirée ne s’annonçait pas geai, ni légère

Mais c’était sans compter sur le génie de l'artiste

 

Le spectacle en définitive c'est bien passé

Et le clown, s’en tirant mieux que prévu, c'était surpassé

Avec des mots qu’il sortait de je ne sais où

Il jongla comme un chef ce qui fît des jaloux

 

Le Magicien qui avait plus d'un tour dans son sac

Pensait le faire disparaître dans le sien

Le Dompteur envisageait pour ses fauves

de leur faire goûter de la chair humaine

 

Il n'y rien que le Directeur

Portant ombrage de voir le jongleur

Tourner autour de sa sœur

Lui réservant un chien de sa chienne de vie de Cirque !

  

Le clown fut retrouvé pendu

A un cédille d'un "c"

L'enquête, vite bâclée, conclue

qu'il s'était suicidé

 

Le cirque ambulant «DANLADECH»

démonta rapidement son calicot et son chapiteau

Comme pour oublier plus vite ce jongleur de mots

Dont on fit dire aux alentours que c'était un escroc

 

Avec le B de bleu, je peux…

Avec le B de Bleu, je peux m’évader du Bureau

Et atterrir sur les falaises de la Baie de Morlaix, contemplant la Belle Bleue   

Avec le B de Bleu, je peux Bêler avec le troupeau

Et abrutir le Berger de mes discours de « Bleu »

Avec le B de Bleu, je peux Battre la campagne

Et lui faire des Bleus.

Avec le B de Bleu, je peux Batifoler sur les sentiers à en perdre haleine

En admirant au loin la ligne Bleu des Vosges

Avec le B de Bleu, je peux schtroumpher la Schtroumphette

Et lui donner un Baiser

Jardin Secret

" J’habite rue du soleil d’or, un passage secret  

qui mène à un portail légèrement délabré, vert écaillé.

Ce portail ouvre sur un ravissant jardinet

dont je suis le seul à avoir la clé.

Une fois ouvert, le battant se met à trantrailler la gigue sur un vieux air de gongs rouillés.

Oui, je sais, il y a longtemps que je me dis qu’il faut le réparer ce vieux portail, mais je le trouve si mignon et puis j’en suis le seul visiteur, alors …

Pourquoi, je te dis cela maintenant, et à toi ? Moi qui en ai jamais parlé à personne. Non, ne te méprends pas, j’ai toujours eu confiance en toi, mais vois-tu c’est mon jardin secret "

Deale

Dans la cité nommée poétiquement : «les 4 saisons»

Au lieu-dit : «le Chantier du Coq»

Presque en face l’entrée de l’immeuble rond

Un dealer jouait à l’amerlok

 

C’est alors que, Monsieur le commissaire

Une Peugeot 205 arriva en excès de vitesse

S’arrêta dans un crissement, comme un tonnerre

Et qu’un Monsieur en sortit d'un mouvement leste

 Le dealer surprit, s’attendit au pire

La main posée dans sa poche revolver

Il sortit en hâte de sous son pull-over

Son s’lach, de 4 doigts, en point de mire

 

Le quidam, pas du tout effrayé

Ou tout à fait inconscient, s’approchait

Et de son porte-document tranquillement sortit

Un imprimé assurance chômage sous pli  

 Que faisiez-vous ?

 Que faisiez-vous au temps des élections ?

 Je musardais dans la campagne avec mon 4X4

 Vous musardiez ? j’en suis fort aise

 Et bien assumez maintenant !

 Que faisiez-vous au temps des luttes pour le  partage du  travail ?

 Devant ma glace, je cultivais mon ego

 Vous cultiviez ? J’en suis fort aise

 Et bien récoltez maintenant !

 Que faisiez-vous au temps de la guerre contre le  libéralisme ?

 Partisan du chacun pour soi, je frétillais comme  goujon dans  l’eau

 Vous frétilliez ? J’en suis fort aise

 Et bien grillez maintenant !

 Que faisiez-vous au temps de la main basse sur  les médias

 Je suivais avec délice les programmes de la TV  réalité

 Vous suiviez ? J’en suis fort aise

 Et bien, précédez maintenant !

 Que faisiez-vous au temps des licenciements  abusifs ?

 Dans mon paréo, je riais avec de belles  tahitiennes

 Vous riez ? J’en suis fort aise

 Et bien, pleurez maintenant

 Que faisiez-vous au temps de la mal bouffe ?

 Je trouvais cela pratique à manger

 Vous mangiez ? J’en suis fort aise

 Et bien, grossissez maintenant

 Que faisiez-vous au temps de la guerre des  marques de vêtements ?

 Baskets et polos dernier cri, je frimais auprès des  potes

 Vous frimiez ? J’en suis fort aise

 Et bien moi, je suis dans la rue en manifestant

 Le Voyage de Monsieur CORNICHON (*)

 Le nez collé sur la vitre du TGV

Le fol paysage, je le vois défiler.

 En cette période de l'année,

Deux couleurs éclairent la campagne frontalement

 Le jaune colza et le vert du blé chatouillé par le vent.

 Elles vont, tantôt de concert en parallèle

 Elles viennent, tantôt en ribambelles

 Comme des étendards flamboyants

 Par la vitesse, se chevauchant.

 

 Je me souviens d'y avoir fait tâche

 Avec mon KWay version bleu électrique,

 Qui tranchait les couleurs à la hache,

 Et d'y poser fièrement devant

Prisonnier de mon appareil électronique !

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Le Capitaliste et ses employés

Version modernisée de la fable de Jean de La Fontaine

Travaillez, prenez de la peine :
C'est le fonds qui manque le moins.
Un riche capitaliste, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses employés, leur parla sans témoins. (sans la présence des syndicats)

"Gardez-vous, leur dit-il, d'oublier les traditions  (valeur du travail et du mérite)

Que nous ont laissé nos parents :
Un trésor est caché dedans.  
(espérance d'une vie meilleure)

Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût :
Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse."
(trimer sans compter)

Le capitalise mort, les employés vous retournent le champ,
Deçà, delà, partout....
si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.(de soucis de santé)

D'argent, point de caché. Mais le capitaliste fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor. (le Président en fit même sa devise)

 

LE VENT en quelques mots

« C’est pas trop tôt ! le Mistral s’est arrêter !

- Oui, on peut enfin souffler

 

Le vent souleva les jupons de MARION

« Souffler ce n’est pas joué »,dit-elle

en rabattant prestement sa jupe

 

« Vent debout

Homme assis

Terre en vue

Dépression en cours »

Dit le marin, à l’arrivée de sa course autour du monde en solitaire

 

Le vent hurle dans la cheminée

« Laissez-moi entrer ! Je souhaite me réchauffer

L’ardéchois qui n’est pas née de la dernière pluie

Attise les braises et ironiquement lui dit :

« Burle, je t’en pris. Viens donc te cuire les fesses

C’est alors que la Burle fît un retentissant et pestilentiel vent

Que l’on ait jamais cueilli à la sortie du cul du Diable

L’ardéchois fût trouvé mort asphyxié devant sa cheminée

 

Ventre à terre court le vent

A perdre haleine et souffle coupé

Il s’obstine contre vents et marées

Pas de quoi s’en vanter !

 

V V V V V V V V V V V V V VVent ! ! ! !

 

Lutter contre des moulins à vents

Guerrier de l’inutile

Jusqu’à son dernier souffle

 

En mon jardin, un tel un talisman

Je garde prudemment une rose des vents

N’allez pas l’éventer !

 

Ventoux, montagne de tous les vents

Et qui n’en retiens aucun

Sous les sifflets des spectateurs

 

Ventouse, ventre, vantard

Des mots qui s’encoquinent avec le vent

Et dont il est difficile de s’en débarrasser après usage

 

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